Le Chef du gouvernement s'est engagé à prendre en charge la “révocation des indus élus” après consultation des “parties concernées” et dans des délais “raisonnables”. Les négociations longues d'une trentaine d'heures, entre la délégation du mouvement citoyen et le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, ont abouti à un accord baptisé “Protocole d'accord additionnel du 22 janvier 2004 relatif à la 6e incidence (indus élus)”. Ce n'est que jeudi, vers 23h30, que les deux parties ont pu trouver un terrain d'entente en signant conjointement ce texte. “M. Ahmed Ouyahia, Chef du gouvernement, agissant sur instruction de Monsieur le président de la république, a rencontré à partir du 20 janvier 2004, la délégation mandatée par le mouvement citoyen dans le cadre de la finalisation de la prise en charge de la 6e incidence figurant dans le protocole d'accord du 6 janvier et de la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur”. à l'exigence de la délégation du mouvement citoyen de “révocation des indus élus issus des régions touchées par le rejet des élections” et “dans l'immédiat” pour ce qui est des APC et APW, le chef du gouvernement a tout bonnement “réitéré son engagement consigné dans le protocole d'accord du 6 janvier courant, à prendre en charge effectivement la totalité de cette incidence à partir du 20 janvier 2004, date du début du processus de mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur”. Si Ouyahia a précisé la date du début de cette prise en charge, il ne s'est pas fixé la moindre échéance, se contentant d'un vague “délai raisonnable”. “Le chef du gouvernement prend, dès à présent, à cette fin, les mesures nécessaires en engageant les mesures nécessaires, en engageant les démarches appropriées avec les parties concernées en vue de la concrétisation de cette prise en charge, dans la sérénité et dans un délai raisonnable”, lit-on, en effet, dans l'accord. Promesse est aussi faite par le chef du gouvernement que “des résultats ne manqueront pas de se faire ressentir dans les jours à venir afin de rassurer la population”. Une remarque : les termes de l'accord pèchent par une absence de clarté. Des exemples : Primo, alors que cet accord n'a été signé que, jeudi 22, le chef du gouvernement a soutenu que la prise en charge de la 6e incidence a commencé le…20 janvier, date du début de ce présent dialogue. à moins qu'il n'ait enclenché des démarches parallèles par lui à l'insu (?) de ses vis-à-vis. Deuxio, sciemment ou non, le chef du gouvernement a confondu entre la date du début des pourparlers entre les deux parties et celle du processus de mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur. Or, les délégués ont toujours soutenu que ce processus ne pouvait être engagé qu'après prise en charge de la 6e incidence ! Tertio, Ouyahia a promis d'engager les démarches appropriées auprès “des parties concernées” pour la “concrétisation” de la prise en charge de cette incidence. Qu'en serait-il de la concrétisation de cette incidence si ces “parties concernées” ne l'entendaient pas de la même oreille, c'est-à-dire, refusaient de remettre leur mandat ? L'accord ne le précise pas. Le mouvement citoyen, pour sa part, “suit avec intérêt le déclenchement du processus de prise en charge effective et pratique de cette incidence relative à la révocation des indus élus de la part de l'état, dans les plus brefs délais”. Mais, contrairement à ce qui était convenu, mardi dernier, le jour où s'était tenu l'Interwilayas à Ibn Khaldoun, la délégation du mouvement citoyen n'a pas soumis l'accord signé avec Ouyahia à cette instance suprême, laissée pourtant ouverte, pour approbation. Pourquoi ? Pour Abrika, les délégués ont “un mandat souverain”. A. C.