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Docteur Haroun Mohamed, céréalicuteur, Secrétaire Général de Cirta Club Semence à “Liberté"
“La mécanisation est inadaptée à des cultures intensives"
Publié dans Liberté le 17 - 04 - 2013

Dans cet entretien, cet agriculteur, à la fois céréaliculteur et éleveur laitier et membre du Comité interprofessionel du lait, aborde les contraintes que rencontrent les professionnels dans ces deux filières.
Liberté : Comment augmenter les rendements dans la culture des céréales afin d'assurer un niveau plus important d'autosuffisance à moyen terme en blé dur et tendre ?
Haroun Mohamed : Il convient d'introduire et de développer de nouveaux matériaux végétaux (semences) adaptés aux différents étages climatiques de notre pays et résistants au stress hydrique (exemple de la Syrie) ; de développer et réorganiser le réseau de multiplicateurs de semences (céréales, légumes secs, légumineuses fourragères...) ; introduire de nouveaux assolements sur la jachère nue (légumineuses alimentaires et fourragères, oléagineux...). Cette résorption de la jachère (40%) devrait s'effectuer au profit des autres filières (lait et viande). Elle aura plusieurs avantages :
- un avantage agronomique : un assolement en légumineuses qui présente un très bon précédent cultural pour les céréales (restitution de l'azote et augmentation de la matière organique).
- un avantage écologique : un couvert végétal en continu donc pas d'érosion.
- un avantage économique : résoudre le problème de l'alimentation des cheptels (lait et viande) et créer une plus-value pour l'agriculteur.
Il convient aussi de mettre à la disposition de l'agriculteur les différents engrais (en quantité et qualité), et ce, pour une utilisation rationnelle, au bon moment et surtout suivant les recommandations d'une analyse du sol.
Autre handicap : le matériel agricole utilisé actuellement est fait pour des rendements de 15 à 20 qx/ha y compris celui vendu actuellement par PMAT. Pour des rendements plus importants, il faut un matériel à la hauteur du challenge (50 qx/ha et plus),
En guise d'illustration, voici les pertes dues au matériel :
- semis : perte de 10 à 15%. La solution : il faut des semoirs combinés, semoirs pneumatiques, semoirs directs.
- épandage d'engrais azotés : perte de 20 à 30%.
Concernant la pulvérisation (traitement ), la phase la plus importante dans la production des céréales c'est à dire désherbage et traitement des maladies fongiques, où les pertes peuvent aller de 30 jusqu'à 50%.
La solution préconisée c'est d'investir dans des pulvérisateurs plus performants.
Côté récoltes : les pertes dues à la moisson sont de l'ordre de 10 à 15% (terres accidentées ou coteaux). Les moissonneuses existantes ont une faible capacité pour les grands rendements due au système de battage et séparation dépassée.
II convient d'élargir la subvention pour le matériel agricole spécifique et performant disponible chez d'autres fournisseurs (monopole de la PMAT).
Il convient d'instaurer une exonération de la TVA sur tout le matériel agricole et l'accès aux avantages parafiscaux pour l'investissement dans le matériel agricole (Andi).
Quelle politique préconisez-vous en vue d'assurer une couverture plus importante des besoins de la population en lait (70% à 80% à moyen terme) ?
En ce qui concerne le lait, l'un des freins au développement de la filière est le prix de 25 DA le litre de lait en poudre qui n'a pas évolué depuis 2001 et qui constitue une concurrence déloyale pour le lait de vache, qui coûte à la production plus de 60 DA. Le poste de charge le plus important dans la production laitière est l'alimentation (70% des charges). Pour couvrir nos besoins en lait national, il faut un véritable courage politique et adopter un objectif, un contrat de performance qui sera signé entre l'agriculteur et les pouvoirs publics.
Pour les techniques de conservation des fourrages (ensilage, enrubannage...).
Nous préconisons d'élargir le soutien à l'acquisition de matériel de culture de fourrage, d'ensilage et de gestion zootechnique de l'élevage (stabulation libre). Autres suggestions :
- l'exonération de la TVA sur l'aliment concentré (VLB 17) et sur tout le matériel d'élevage, agricole spécifique, récolte et conservation des fourrages et traite.
- l'augmentation de la capacité de collecte de tout le lait et surtout le lait informel (centre de collecte proprement dit = transparence et traçabilité).
Je préconise le paiement du lait à sa qualité physico-chimique et microbiologique (MG, TP, taux de germes).
Parmi les autres solutions, citons la création et le développement des grandes exploitations laitières (250 vaches et plus) ;
- l'assainissement et l'identification du cheptel bovin (lait et viande) et augmenter la prime FPZ pour les abattages sanitaires (cas de brucellose et tuberculose) ;
- développer et soutenir l'insémination artificielle ;
- soutenir le transport des fourrages cultivés au Sud (luzerne et maïs : ensilage) ;
- création d'une synergie entre les agriculteurs terriens et les éleveurs hors sol à travers des conventions pour la production d'aliments ;
- synergie producteur-transformateur (service agro-élevage, crédit fédératif, collecte, qualité du lait...) ;
- formation, vulgarisation, cycles de stage sur les nouvelles techniques... ;
- un espace interprofessionnel (CIL) autonome, crédible et conscient du challenge.
Quelles sont les contraintes que rencontrent les céréaliculteurs et les éleveurs laitiers ?
Parmi les principales contraintes, citons :
- le foncier agricole : il s'agit de régler le problème du foncier des terres privées (remembrement) comme pour les terres privées de l'Etat ( EAC-EAI) ;
- les difficultés d'accès au financement (bureaucratie dans le traitement des dossiers d'investissement). En ce sens je préconise l'exonération de la TVA, des taxes douanières et l'accès aux avantages Andi.
Pensez-vous que l'Algérie outre la satisfaction des besoins nationaux peut devenir un grand exportateur de produits agricoles ?
Conscience, lucidité et engagement sont exigés de la part des pouvoirs publics qui doivent nous accompagner pour relever ce challenge.
Le plus urgent, c'est de nous écouter. Car les solutions existent pour parvenir en premier lieu à une sécurité alimentaire et ensuite pouvoir exporter les excédents. Avec un appui de l'Etat, l'Algérie peut devenir un exportateur important dans la région.
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