Les lycéens encadrés par des militants du RCD à Tizi Ouzou, les militants du MAK à Béjaïa et les étudiants à Boumerdès. Les trois villes ont vibré de nouveau en ce 20 avril 2011. Deux marches distinctes ont été organisées, hier, dans les rues de la ville de Béjaïa pour commémorer le 31e anniversaire du Printemps berbère. Celle du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) et celle de la Coordination des lycéens. Cette dernière, symbolique il faut le dire, de par la faible mobilisation qui l'a caractérisée, s'est ébranlée de la maison de la culture Taous-Amrouche vers le siège de la wilaya. Appuyés par la présence des cadres du RCD, tout au long de l'itinéraire, les lycéens marcheurs n'ont cessé de scander des slogans hostiles au pouvoir avant de se disperser au niveau du siège de la wilaya. L'itinéraire était prévu jusqu'au siège de la radio Soummam. Une demi-heure plus tard, ce sont les militants du MAK de Ferhat M'henni qui ont investi la rue pour célébrer la même occasion. Une démonstration de rue du MAK, qui a ratissé large. Un millier de personnes environ, 5 000 selon les organisateurs, ont battu le pavé depuis le campus Targa-Ouzemour vers le siège de la wilaya. Organisés en carrés de marcheurs, ces derniers ont scandé à tue-tête : “Kabylie autonome”, “Pouvoir assassin”, etc. Devant le siège de la wilaya, le message de Ferhat M'henni, adressé aux manifestants, a été lu par un responsable local du MAK. “Merci d'avoir répondu à l'appel du devoir collectif. Au moment où d'autres peuples prennent les armes pour faire chuter les régimes du déni et de l'oppression, nous ne pouvons que condamner avec la plus grande énergie le pouvoir algérien qui soutient militairement le criminel Kadhafi contre son peuple. La liberté finira par triompher et le pouvoir assassin en Libye comme en Algérie tomberont inéluctablement et plus tôt qu'on ne le pense”, lit on dans le message du leader du MAK. Il demandera, ensuite, solennellement à tous “la tenue d'un référendum d'autodétermination de la Kabylie”. Après la lecture du message de leur leader, les manifestants se sont dispersés dans le calme. De leur côté, les étudiants de l'université M'hamed-Bouguerra de Boumerdès ont sillonné les artères de la ville scandant des slogans hostiles au pouvoir et au gouvernement. “La Kabylie n'est pas à vendre”, “Démocratie, liberté d'expression”, “Gloire à nos martyrs” ou encore “126 jeunes assassinés en Kabylie”, lit-on sur les banderoles hissées par les étudiants qui ont observé une halte devant le siège de la wilaya où ils ont lu une déclaration contenant leur revendication signée au nom du collectif des étudiants de Boumerdès. En outre, la ville de Bouira a vibré, hier, aux rythmes de deux marches distinctes. La marche organisée par le RCD s'est ébranlée vers 10h30, à partir de la place des Martyrs de la ville de Bouira vers le siège de la wilaya. Les marcheurs ont sillonné les artères de la ville en passant par la rue Ben-Abdallah, le boulevard de l'ALN jusqu'au rond-point faisant face au siège de la wilaya. Durant tout le trajet, les militants de la cause ont scandé des slogans hostiles au pouvoir en place “Pouvoir assassin” et la reconnaissance de l'identité amazighe “Assa azakha tamazight tella tella”. Devant la wilaya, une prise de parole des militants de la cause s'est tenue. Mahmoud Bouchelkia, membre du comité citoyen d'El-Esnam, est revenu sur les évènements du Printemps berbère, assurant que le combat continue. “Des militants se sont sacrifiés pour la démocratie et l'identité amazighe. Nous ne devons pas les trahir. Le combat continue contre ce pouvoir autoritaire”, dira-t-il. Chabane Meziane, militant du RCD, de son côté, a rappelé les conditions ayant poussé les étudiants à sortir dans la rue le 20 avril1980 après que le pouvoir en place eut empêché la conférence de Mouloud Mammeri. “Le mouvement de 1980 était un pas vers la démocratie.” Ahmed Boutata, responsable de wilaya du RCD, a appelé au changement du régime en place. “La politique menée par le pouvoir actuel est une faillite. Il a échoué dans la gestion du pays. Il doit partir. Il y a eu un changement en Tunisie, en Egypte. Le pouvoir actuel doit partir ou on le fera partir”, conclut-il. Une deuxième marche organisée par les partisans du MAK avait pris le départ devant le centre universitaire vers le siège de la wilaya.