Provoqués en grande partie par les effets du déballastage et des hydrocarbures, le littoral oranais subit les dégâts de la pollution marine. Le président du Comité national des marins pêcheurs (CNMP), Bellout Hocine, n'a pas hésité à interpeller à plusieurs reprises les pouvoirs publics pour leur demander de protéger les régions côtières et les zones maritimes où sont implantées les entreprises industrielles, les usines de dessalement d'eau de mer et celles des hydrocarbures, à l'image de Béthioua et d'Arzew, à Oran. La dépollution des fonds marins nécessite de grands moyens humains et techniques. La création d'un corps d'inspecteurs maritimes, qui travailleront en étroite collaboration avec les gardes-côtes dans la perspective de lutter efficacement contre la pollution en mer, est vivement recommandée. Les initiateurs de ce projet ont évoqué le phénomène de pollution marine qui provient des hydrocarbures, mais qui aussi due au dégazage dans les eaux de mer à Béthioua et Arzew qui a contaminé l'eau dernièrement au niveau de trois communes. Dans ce registre, il a été préconisé la mise en place d'organismes spécialisés dans la lutte contre la pollution marine. Des mesures préventives seront prises, notamment à proximité des stations de dessalement d'eau de mer, qui devront être dotées des moyens indispensables pour purifier les plans d'eau. Les opérations de déballastage et de dégazage des navires au large des côtes oranaises sont redoutées aussi bien par les marins pêcheurs que par les riverains. Elles proviennent des marées venant de la baie d'Arzew et de l'estuaire de Béthioua où ces opérations se pratiquent assez souvent. Les magnifiques îles Habibas ne sont pas épargnées par le phénomène de la pollution marine. Sur cet îlot faunistique et floristique de 40 hectares, des espèces comme le phoque moine ou la tortue sont menacées d'extinction. Les plages situées dans la baie d'Arzew, notamment celles de Sidi Mansour, El-Macta, Stidia-Plage, Ouréah, les Sablettes et Sidi Mejdoub, sont dangereusement exposées au phénomène du déballastage causé par les bateaux en rade. “Ce sont les tankers et les grands vraquiers qui profitent de la nuit, en quittant les ports, pour effectuer toutes sortes de dégazage sauvage au large des eaux territoriales", affirme un spécialiste en génie maritime. Durant l'été 2011, des cas de lésions cutanées se sont manifestés chez les baigneurs, par la présence de petits boutons congestionnés, au niveau de plusieurs plages à Oran. Le phénomène du déballastage nous est explicité par notre interlocuteur. “Cet épiphénomène est principalement dû aux opérations de déballastage provoqué par les bateaux pétroliers qui, en évitant de naviguer à vide, procèdent au remplissage des cuves avec l'eau de mer dans le but de fortifier le tirant d'air. En voulant accoster à leurs ports d'attache, ces navires procèdent à la vidange des cuves contenant les résidus de pétrole, ce qui génère des marées polluantes sur nos côtes, principalement celles situées dans la baie d'Arzew et la rade d'Oran." A cette situation désastreuse, vient s'ajouter le rejet des huiles par les méthaniers et autres navires. Cette attitude délétère de certains commandants de bateau est en contradiction avec la convention internationale régissant la navigation marine. “Tous les navires sont tenus de vidanger à travers tous les ports du monde, qui sont tous équipés d'installations pour la récupération des huiles, mais certains commandants de bord procèdent au changement des huiles en pleine mer", déplore notre interlocuteur. La Méditerranée est l'une des mers les plus exposées au risque de pollution par les hydrocarbures ; 5 000 à 150 000 tonnes d'hydrocarbures sont déversées par an dans cette mer, ce qui correspond à une moyenne de un à deux accidents de pollution marine. Avec une moyenne de 30% du trafic maritime mondial transitant par la Méditerranée, dont un tiers à proximité des côtes algériennes, l'Algérie a procédé à l'instauration du plan TelBahr, un dispositif de prévention et de lutte contre ces pollutions marines accidentelles ou délibérées, lequel a été adopté par décret exécutif du 17 septembre 1994. Même si les cas d'accidents survenus sur les côtes algériennes restent minimes, ce phénomène pourrait devenir ingérable, de l'avis de notre interlocuteur. K. R I Nom Adresse email