Le village d'Ath Wizgan, dans la commune de Bouzeguène, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, est devenu, depuis vendredi dernier, l'épicentre d'une attraction pittoresque, à l'occasion de la semaine culturelle organisée par les habitants du village pour rendre hommage à Mhenni Amroun, décédé le 19 avril 2012 d'un arrêt cardiaque. Les festivités ont été entamées, vendredi dernier, par un gigantesque rassemblement devant la demeure de l'artiste. Beaucoup d'artistes ont rallié Bouzeguène-village, venant d'Alger, de Béjaïa, de Bouira, de Bordj Bou-Arréridj, de Tizi Ouzou, de France et même du Maroc. Des artistes -tous des grands noms de la radio, de la chanson et de la poésie kabyle- étaient présents en signe de respect et de l'amitié qu'ils vouaient à Mhenni, à l'instar de Kamal Hamadi, Ben Mohammed, Saïd et Mohamed Hilmi, Aït Menguelet, Akli Yahyaten, Nouara, Hassan Abassi, Ali Ferhati, Karim Abranis, Medjahed Mohamed, Aït Hamou Tahar, Abdelmadjid Bali, Ouazib Mohand Ameziane, Mhend Lazazgui, et ses compagnon de cinéma, Abdenour Djaoui, Belaïd Bouaraba et Salah Ouamer. C'est en présence de l'exécutif communal, du chef de daïra, du président de l'APW, du directeur de la maison de la culture Mouloud-Mammeri, de Nourredine Aït Hamouda, fils du colonel Amirouche, que le coup de starter a été donné. Après l'allocution de bienvenue donnée par le responsable du village, le fils et la veuve du défunt Mhenni, la procession s'est ébranlée, dans un silence religieux, vers le cimetière du village où repose l'artiste au pied d'un olivier qu'il a tant chanté. Une gerbe de fleurs a été déposée sur sa tombe, suivie de la lecture de la Fatiha et de la bénédiction de l'imam du village. De retour vers le village, la procession a rendu visite à la maison natale du colonel Mohand Oulhadj, puis s'est recueillie devant le monument aux morts et devant le tombeau du chef de la wilaya III historique. Les visiteurs ont entrepris, ensuite, une déambulation à travers les ruelles du village, les sites historiques et culturels que recèle le village (maisons traditionnelles, huileries, etc.). Dans l'après-midi, les artistes ont fourni à la nombreuse assistance de précieux témoignages mettant en exergue les qualités de l'artiste. Chacun, avec des mots différents, mais sur un fond commun, a salué l'engagement de celui qui a passé plusieurs années à la radio, puis a été chanteur, comédien et acteur de cinéma. La simplicité de Mhenni Amroun, décédé à l'âge de 74 ans, a fait de lui un des artistes kabyles les plus aimés. L'auteur de "Jedjiga", "Ines I Aziza" et "Thchekardhiyid Jedik" a inscrit son nom en lettres d'or dans le patrimoine artistique kabyle et algérien, créant un style unique, sculpté autour de mélodies simples et de textes devenus des chefs-d'œuvre poétiques. Un riche programme s'égrène chaque jour devant un public avide de culture et d'estime pour l'artiste. Plusieurs conférences, récitals poétiques, ateliers d'art, pièces théâtrales, projections de films, exhibitions d'arts martiaux se sont succédé du 19 au 26 avril. C N O Nom Adresse email