L'influence de l'inflation ou hausse des prix continue de peser sur l'économie algérienne. En 2012, le taux d'inflation en Algérie a atteint 8,9%, presque le double de 2011 (4,5%). Il s'agit de son plus haut niveau depuis 15 ans. En janvier 2013, l'inflation a accéléré. Selon les chiffres de l'ONS, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 1,2% en janvier, accentuant ainsi le rythme d'une inflation. En glissement annuel (janvier 2012 à janvier 2013), l'indice des prix à la consommation a connu une hausse plus “significative" de 7,8%, ajoute l'ONS. Les réajustements tarifaires décidés par le ministère algérien des Transports à partir de janvier 2013, concernent les transports collectifs urbains et les taxis, ont provoqué une hausse de 2,94% de prix des services, précise l'organisme des statistiques. Les prix des denrées alimentaires ont également grimpé de 1,2% en janvier. Selon les prévisions de la Banque d'Algérie, l'inflation devrait baisser en 2013 en raison de la non-reconduction des augmentations salariales. Cependant, la problématique de la poussée inflationniste demeure préoccupante. D'ailleurs, lors de son passage à Alger en mars dernier, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a indiqué que l'Algérie doit limiter les dépenses courantes de l'Etat afin de juguler cette inflation. Il faut savoir que l'Algérie a enregistré une poussée inflationniste provoquée notamment par les augmentations de salaires décidées par le gouvernement en réponse à une série de manifestations et d'émeutes contre le coût de la vie en janvier 2011. Il est indéniable que les augmentations de salaire ont un impact direct sur l'inflation, mais le chiffre atteint en 2012 est trop élevé pour qu'il puisse être justifié par la seule revalorisation des salaires. L'inflation est devenue une constante en Algérie et même la Banque d'Algérie est dépassée. Le gouverneur, Mohamed Laksaci, a reconnu que la capacité de la Banque d'Algérie à juguler l'inflation restait limitée car ce phénomène dépend plus de l'organisation des marchés internes que des facteurs monétaires. La faible organisation des marchés de gros et de détail et la faiblesse du contrôle en matière de respect des lois et règlements en vigueur est criante. Le constat en Algérie est l'absence d'une véritable concurrence, faisant que les circuits entre le producteur et le consommateur (les grossistes informels) ont tendance à se rallonger, la marge commerciale pouvant représenter 2 à 3 fois le prix de production (surtout dans le domaine agricole), ce qui ne peut que décourager le producteur immédiat et fait que la politique d'encadrement des prix peut s'avérer d'une efficacité limitée dans la mesure où le contrôle des prix repose sur le détaillant qui ne fait que répercuter ces surcoûts de distribution. Il y a aussi l'augmentation de la masse monétaire en circulation qui alimente en grande partie l'inflation galopante sur le marché. La hausse des prix a été stimulée par l'excès de liquidité résultant de la hausse des dépenses publiques courantes. S. S. Nom Adresse email