Stade du 5-Juillet (Alger) : temps printanier, pelouse en bon état, public très nombreux. Arbitrage : Djamel Haïmoudi, assisté de Mokrane Gourari et Choukri Bachirène. 4e arbitre : Farouk Mial. Buts : Benmoussa (17') pour l'USMA. Avertissements : Gacemi (19'), Djediat (44'), Khoualed (61'), Koudri (62') et Bouchemma (82') pour l'USMA, Attafen (69') pour le MCA. USMA : Zemmamouche, Chafaï, Khoualed (cap), Benmoussa, Koudri, Deham (Bouazza, 56'), Djediat (Andrea, 74'), Ferhat, Gacemi (Benemara, 90+4), Boudebouda, Bouchemma. MCA : Chaouchi, Besseghir, Babouche (cap), Bachiri, Aksas, Ghazi, Metref, Bouguèche, Kacem (Ouali, 85'), Djalit, Yachir (Attafen, 67'). Mon Dieu que notre stade mythique du 5-Juillet était beau à voir hier car majestueux et grouillant de monde comme aux plus belles heures du football algérien. Tel un volcan de fumée teintée de rouge, de vert et de noir, notre magnifique arène olympique nous a fait rappeler, à l'occasion, la beauté, la frénésie et surtout la passion du football algérien. Six années après leur dernière confrontation historique en finale de Coupe d'Algérie, le Mouloudia d'Alger et son éternel rival, l'USM Alger, s'étaient donc fixé rendez-vous à ce stade suprême de la compétition pour une cinquième explication à inscrire certainement en lettres d'or dans les annales de Dame Coupe. Et au moment même où certains dirigeants de club se plaignent encore de l'absence du public dans nos stades, voilà que deux clubs prestigieux, le MCA et l'USMA, ont eu le grand mérite de nous replonger dans une ambiance qu'on croyait révolue. Et s'ils étaient quelque 80 000 spectateurs privilégiés à avoir eu la chance inouïe d'accéder à l'enceinte olympique pour vivre une finale mémorable, ils étaient bien des centaines de milliers de mordus de foot, qu'ils soient fans des deux clubs en présence ou simples amateurs du beau jeu, à s'être contentés du petit écran pour jubiler aux exploits de ce Mouloudia conquérant qui avait juré de perpétuer la tradition face au “frère ennemi" à qui il avait déjà chipé quatre trophées alors que l'USMA était visiblement résolue à vaincre coûte que coûte le signe indien. Et au milieu de cette ambiance de rêve et de carnaval, un homme comme Rolland Courbis, qui a foulé tant de stades en France et en Europe en tant que joueur puis entraîneur, était visiblement impressionné et enchanté par cette effervescence populaire comme seul le football, sport roi par excellence, peut nous en procurer alors qu'en face, Djamel Menad, lui aussi était quelque peu tendu mais avant tout émerveillé comme aux plus belles heures de l'équipe nationale et de la “JSK africaine" qu'il avait jadis menées au succès dans ce temple sacré du football algérien. Dans ce décor somptueux, les deux “frères ennemis" n'ont même pas eu droit à l'habituel round d'observation pour entrer dans le vif du sujet et la première alerte fut à l'actif de l'USMA, lorsque le terrible gaucher Benmoussa fut contré in extremis par Besseghir dans les six yards (3'). Sur la lancée, le même Benmoussa exécutait un coup franc puissant des 25 m, mais Chaouchi était bien placé (4'). Le Mouloudia réagit énergiquement par Hadj Bouguèche dont le tir fulgurant est dévié miraculeusement par Zemmamouche en corner (10'). Sur le tir en coin, Djalit est bien placé, mais sa reprise de volée passe à côté alors que la défense de l'USMA croyait naïvement à l'hors-jeu (11'). Le MCA domine quelque peu les débats mais le jeu de l'USMA est plus tranchant, comme le prouve cette belle ouverture de Djediat qui permet à Deham de mettre encore Chaouchi à l'épreuve (13'). L'USMA accentue la pression et sera aussitôt récompensée par un splendide but du gaucher Benmoussa qui réussit à exécuter Chaouchi sur un coup franc magistral des 25 m (17'). Le camp usmiste explose et le stade olympique s'illumine de rouge mais les Mouloudéens se révoltent aussitôt et inquiètent dangereusement Chaouchi par Besseghir (19') et surtout par Metref à deux reprises (21' et 22'). L'USMA applique un schéma tactique à deux lignes offensives très proches l'une de l'autre et aurait pu doubler la mise par le même Benmoussa qui est contré de justesse par Besseghir (24'). Curieusement, c'est le MCA qui, au contraire, parvient à mettre le turbo et aurait pu niveler aisément la marque par Besseghir (27'), Djalit (32'), Hadj Bouguèche (41') et surtout Babouche sur coup franc direct (45'+2') mais ce diable de Zemmamouche était dans un grand jour. Après le repos, le match reprend sur les chapeaux de roues et si Djediat aurait pu tuer le match dès la reprise (46'), le MCA, lui, aurait pu prétendre aisément à l'égalisation lorsque Hadj Bouguèche écrasait un ballon rageur sur la transversale (47'). Sur la lancée, ce sera au tour du malchanceux Besseghir de rater lamentablement le cadre dans les six yards (67'). Courbis sent alors le “roussi" et modifie malicieusement son puzzle en incorporant deux hommes frais, soit Fahem Bouazza (58') et le revenant Malgache Andréa (72'), aux places de Deham et Djediat. Et lorsque Djalit ratait, au niveau du point de penalty, une balle de match en mettant le cuir dans les décors (83') et que Metref, auteur d'une bonne prestation d'ensemble, glissait malencontreusement au moment où il bottait l'ultime corner de la partie (90' + 3'), l'on comprit que l'USMA avait bien réussi à vaincre le “signe indien" et s'offrir une huitième Coupe d'Algérie historique dans les annales du club de Soustara. M H Nom Adresse email