La direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou et le théâtre régional Kateb-Yacine, en collaboration avec l'entreprise d'organisation des manifestations culturelles Emev de Tizi-Ouzou, auront réussi l'immense pari d'organiser à la maison de la culture Mouloud-Mammeri deux journées d'évocation sur la vie et l'œuvre colossale de cheikh Noureddine, chanteur, parolier, animateur de radio, comédien et acteur de cinéma tout à la fois. Durant deux jours, le grand cheikh a été ressuscité par ses amis et ses anciens compagnons de la radio et de la chanson kabyles, sous les regards admirateurs de sa famille et de ses proches. Projection de documents d'archives de la Télévision nationale, table ronde avec les anciens de la radio kabyle et les anciens artistes comme Kamel Hamadi et Mohamed Hilmi, le tout agrémenté d'un beau gala artistique de clôture, auront restitué au regretté cheikh Noureddine, toute sa dimension et son envergure artistique. Né en 1918, au village d'Aguemoune, dans la commune de Larbaa Nath-Irathen, cheikh Noureddine, de son vrai nom Méziane Noureddine, a donné une soixantaine d'années de sa vie à la culture algérienne et a lancé dans le bain plusieurs artistes de renom. En 1936, il enregistra son premier disque chez Pathé Marconi avec ses premières chansons bien connues : “Allo Triciti", “Ayelis n'tmurth", “A khali khali" et “Anfyi adrugh". Durant toute sa carrière artistique, cheikh Noureddine enregistra la bagatelle de 500 chansons, dont une centaine environ en duo avec cet autre monument de la chanson kabyle que fut le regretté Slimane Azem. C'est ainsi qu'il créa le premier orchestre musical kabyle avec Amar Ouyacoub, cheikh Namouss, Hadj Menouer, Kamel Hamadi, Youcef Abdjaoui, et autre Mohand Rachid. De plus, il interpréta plusieurs rôles dans une multitude de pièces théâtrales radiophoniques aux côtés des frères Hilmi, Ali Abdoun, Saïd Zanoun et autre Ahmed Aïmène. Enfin, il faut savoir que cet artiste de renom a joué dans une dizaine de films primés tels que “Les Hors-la-loi" de Tewfik Farès, “Patrouille à l'Est" de Amar Laskri, “Chronique des années de braise" de Mohamed Lakhdar Hamina qui obtient la fameuse Palme d'or au Festival de Cannes, “Elise ou la vraie vie" de Michel Drach aux côtés de Marie José Nat, sans oublier “Tahia ya Didou" de Zinet. C'est dire que le fidèle public de la maison de la culture Mouloud-Mammeri a éprouvé bien du plaisir à remonter le temps et visiter de nouveau le parcours phénoménal de cheikh Noureddine. Témoins de toutes ces marques de considération et de sympathie, les dignes héritiers du “cheikh", à savoir ses enfants Halim, Farida et Youcef, avaient bien du mal à contenir leur émotion et leur fierté. Cheikh Noureddine a eu droit à un très bel hommage dans la terre de ses ancêtres. M H Nom Adresse email