Le dossier des constructions illicites prend du volume, mettant ainsi devant le fait accompli l'administration, puisque les élus locaux font semblant ne pas voir le désastre venir. Y a-t-il des responsables chargés d'appliquer la loi ? “Pour les constructions, je ne crois pas. Des dizaines de constructions poussent comme des champignons sans permis de construire, sans que personne intervienne", souligne un habitant oranais avisé. En effet, les citoyens hors la loi ne semblent pas inquiétés. Plus grave encore, ils squattent les trottoirs pour déverser leurs matériaux de construction en plein centre-ville ainsi que dans les localités limitrophes sans être inquiétés. Le cas de la commune d'Oued Tlélat (elle n'est pas la seule) est illustratif. Des villas érigées sans permis au vu et au su de tout le monde. Alimentées en gaz, en électricité, en eau potable (et la cité bitumée), elles ont connu des extensions illégales qui frisent l'impensable. Du coup, le dossier des constructions illicites prend du volume, mettant ainsi devant le fait accompli l'administration, puisque les élus locaux font semblant ne pas voir le désastre venir. “Les citoyens fraudeurs sont convaincus que personne ne peut les sanctionner, et tôt ou tard ils seront régularisés. Ce sentiment d'impunité encourage les constructions illicites", fait savoir un retraité. Tout le monde a l'impression que l'Etat s'occupe plus des démolitions des bidonvilles, mais ne se soucie guère des citoyens qui construisent sans permis de construire sur des espaces urbanisables. “Quant aux citoyens qui respectent la loi et refusent de construire sans le permis, ils risquent de perdre leur terrain faute d'acte de propriété ou attendre une décennie pour le sésame", confie un habitant dont l'affaire est entre les mains de la justice. La situation du foncier se détériore et risque de constituer une bombe à retardement pour les responsables chargés du foncier. Aujourd'hui, des citoyens réclament des actes pour des terrains pris par la force des bras et n'hésitent pas à réclamer leur droit à la régularisation et dénoncent la “hogra" de l'Etat, alors qu'ils enfreignent la loi. Qui est responsable ? “Ceux chargés d'appliquer la loi. Il ne faut pas attendre que le citoyen finisse sa villa pour venir le sanctionner. Dès la pose de la première pierre, les élus doivent sévir", s'insurge un père de famille. La rareté du foncier et la bureaucratie enveniment la situation qui devient un dossier explosif. N B Nom Adresse email