Le président de cette nouvelle association est convaincu que la société civile est “capable d'apporter un plus au partenariat entre les pays du Maghreb". Les membres du bureau de l'Association maghrébine pour la promotion des relations économiques et financières, appelée Maghreb+ Association nationale ont élu, hier, maître Karim Mahmoudi comme président à l'issue de l'assemblée générale de l'association organisée au siège de la Ligue de défense des droits de l'Homme. Karim Mahmoudi rappelle, en fait, que l'association Maghreb+ a été créée le 25 juin 2009 à l'hôtel d'El-Biar, conformément à la loi en vigueur à l'époque. Maghreb+ était une association maghrébine, donc non nationale. “Nous avions tenu notre assemblée générale conformément aux lois de la République. Nous avons déposé le dossier d'agrément au ministère de l'Intérieur. Nous avons eu des séances de travail et nous avons procédé à quelques changements dans les statuts. Mais, jusqu'aujourd'hui, nous n'avons pas obtenu d'agrément", indique Karim Mahmoudi qui est également président de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité. Aujourd'hui, les membres fondateurs de l'association Maghreb+ souhaitent se conformer à la nouvelle loi, en créant une association nationale. 17 wilayas sont représentées, en présence d'un huissier de justice. Karim Mahmoudi constate, en matière de liberté d'association, que l'Algérie a régressé. “Pour créer une association, c'est un véritable parcours du combattant", a-t-il déploré. Mais l'objet de l'association est le même, celui de promouvoir les relations maghrébines et de construire un grand Maghreb. Le Maghreb, aujourd'hui, est en effet une des régions les moins intégrées de la planète. Des années après la création de l'UMA, le bilan est décevant dans un contexte mondial fortement marqué par les regroupements régionaux. La Banque maghrébine pour l'investissement et le commerce extérieur, prévue dès 1991 et dont le siège est à Tunis, n'a toujours pas été mise en service. Sur 36 conventions et instruments d'intégration maghrébine qui ont été signés, seulement 6 conventions ont été ratifiées. Le volume des échanges commerciaux intermaghrébins est toujours insignifiant. Comparé aux 25% de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean), 19% pour les pays Mercosur (Communauté économique des pays de l'Amérique du Sud) et même les 10% de la Cedao (Communauté économique des pays d'Afrique de l'Ouest), le processus d'intégration maghrébine est un échec. Encore, Karim Mahmoudi dit ne croit pas “à la notion de Maghreb arabe", mais il croit “à la notion du Grand-Maghreb". Plusieurs études ont montré qu'une plus forte intégration pourrait accroître la richesse de chacun des pays de 1 à 2%/an. L'attractivité du territoire est plus forte lorsque la profondeur de marché est là. Le manque à gagner de cette non-intégration coûte entre 2 à 3 points de croissance pour chacun des pays de la région. L'attractivité du territoire est plus forte lorsque la profondeur de marché est là. Du coup, l'intégration maghrébine “constitue une nécessité urgente". Karim Mahmoudi est convaincu que la société civile est “capable d'apporter un plus au partenariat entre les pays du Maghreb". Maître Zehouane, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme, a bien résumé la portée de l'initiative des membres fondateurs de Maghreb+, association nationale. “Si vous ambitionnez de vous installer dans une dynamique de Maghreb plus, c'est que symboliquement il y a une charge volontariste contre, peut-être, le sentiment qu'il y a un Maghreb moins", a-t-il estimé. M R Nom Adresse email