Jusqu'au 30 août, un total de 200 clichés d'une quinzaine de photographes étrangers et algériens seront présentés dans le cadre de l'exposition “les Photographes de guerre. Les djounoud du noir et blanc". Ces photos, prises durant la guerre de Libération nationale, retracent la vie quotidienne des djounoud dans les maquis, des manifestations populaires et la répression coloniale. Le vernissage de l'exposition “les Photographes de guerre. Les djounoud du noir et blanc" s'est tenu, mardi, au Musée national d'art moderne et contemporain d'Alger (MaMa). Pas moins de deux cents clichés sont exposés jusqu'au 30 août prochain, offrant une vision sur les dates ayant marqué l'Algérie pendant la guerre de libération nationale. Organisée par le ministère de la Culture et la direction du musée, dans le cadre de la célébration du cinquantième anniversaire de l'indépendance du pays, cette manifestation rassemble les œuvres d'une quinzaine de photographes étrangers et algériens. Parmi ces artistes, on retrouve des photographes de guerre (Serbie, Italie, France, Suède et Indonésie) qui ont fait connaître les atrocités du colon français au niveau international. Quant aux photographes algériens, ils sont huit qui ont appris sur le terrain, ou alors en collaborant avec l'ALN. Présentées au niveau des trois étages du musée, ces photos en grand format (noir et blanc) relatent l'histoire de ces hommes et de ces femmes qui se sont battus pour leur liberté. Ces images prises pendant la guerre retracent le quotidien des djounoud dans le maquis, certains sont expressifs, d'autres sourient à l'objectif. Mais ils portent tous leurs armes et semblent déterminés. On retrouve aussi de belles prises qui relatent le quotidien de ces hommes : au milieu de nulle part en train d'apprendre à lire et à écrire, la pause “sieste" et les entraînements. Les femmes et les enfants sont très présents sur ces photographies, dans la collection de Dominique Beretty. Sur les manifestations du 11 décembre 1960, en plein centre d'Alger, des femmes en haïk brandissaient le drapeau national, les enfants aux larges sourires criaient pour l'indépendance. Malgré leur jeune âge, ils se caractérisaient par un regard très expressif, mêlant haine, désarroi et beaucoup d'espoir. Dans le grand hall, plusieurs portraits ornent les murs. Des portraits de femmes réalisés par Marc Garanger, à Bouira. Ces photos d'identité prises par ce soldat ont servi pour l'administration coloniale. Obligées de retirer leur voile, ces femmes exprimaient sur ces photos de la haine et un grand mépris ; d'ailleurs, le photographe a qualifié ce regard de “regard à bout portant". Cette partie de la galerie présente le portrait d'Adolfo Kamensky, qui a lutté pour la cause algérienne en falsifiant tout au long de la guerre des papiers et passeports pour les Algériens et il a aussi fait partie du réseau Jeanson. Outre ces portraits et illustrations de la vie des djounoud, des photos témoignant de la violence coloniale font partie de cette exposition. Le photographe Elie Kagan a “volé" des images de la répression du 17 octobre 1961 à Paris, où il a pu immortaliser les atrocités commises ce jour-là, comme une photo d'Algériens matraqués par la police de Papon et des centaines d'hommes et de femmes piégés dans le métro. L'exposition “les Photographes de guerre. Les djounoud du noir et blanc" est également composée d'images d'amateurs, d'autres connues et de clichés inédits prêtés par des familles au musée. Le public aura l'occasion de découvrir un extrait d'une émission radiophonique diffusée en 1957 par Aïssa Messaoudi. En marge de l'expo, le colloque “L'introduction du visuel dans la guerre de libération nationale" se tient depuis hier au MaMa, et sera clôturé aujourd'hui à 16h. Ces journées seront marquées par la participation de Rédha Malek, Ali Haroun, Lamine Bechichi et tant d'autres intervenants. H M Nom Adresse email