Du 14 mai au 30 août prochain, les murs du Musée d'art moderne et contemporain d'Alger seront tapissés d'une imposante collection de photographies en noir et blanc, consacrée aux photographes de guerre, les djounoud du noir et blanc. Entrant dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, parrainée par le ministère de la Culture et l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, cette exposition de photographies a été étrennée hier, au Mama en présence d'artistes, du corps diplomatique accrédité en Algérie et de représentants du ministère de la Culture. Ainsi, durant trois mois, le public pourra aller à la découverte de certaines photographies inédites, signés par huit photographes algériens, sept étrangers et une cinquantaine de photographes anonymes. Parmi les photographes algériens citons Mohamed Kouaci (ALN-frontières tunisiennes), Si Kaddour Samar (Base Ben M'hidi, Wilaya V, Zone 8), Fodil Kamel (Base Ben M'hidi, Wilaya V, Zone 8), Ahmed El Zine Bessa (Alger Fête de l'indépendance entre le 1er et le 8 juillet), Ali Larbaoui (Wilaya IV), Mohand Lounas Ben Soula (Wilaya III, Zone 2 ),Mourad Belkhodja (Le 19 mars 1962 Tlemcen, Wilaya V) et les frères Takarli (Les Labo-Photos du maquis). Le listing des photographes étrangers compte Stevann labudovic/Serbie ex-Yougoslavie (Base de l'Est Wilaya I, Aurès, Nememcha),Vittorugo Contino/Italie (Wilaya II, Nord Constantinois), Marc Garanger/France (Sour El Ghozlane), Elie kagan/France (Manifestation du 17 Octobre 1961 ParisFrance), Gerd Almegren/Suède (Wilaya II ,Nord constantinois),Adolfo kamensky/ France (faussaire pour le compte de la Fédération de France du FLN -Réseau Jeanson) et Dominique Berretty/Indonésie (Manifestations du 11 Décembre 1960). En tout, ce sont pas moins de deux cents clichés parlants qui seront à l'honneur. Lors d'un point de presse, le directeur du Mama a indiqué que les photographies exposées racontent l'histoire de photographes célébres qui se sont engagés pour témoigner de la légitimité de la cause algérienne, et qui, au prix de risques considérables, ont réalisé des photos-reportages engagées sur le terrain. «Malgré toutes les difficultés, ils sont arrivés à donner une vie à une histoire connue par les témoins. Nous avons donc été amenés à choisir des photos qui répondaient plus à la typologie de notre musée, des choix parfois cruels, car ce qui nous intéressait, c'était le cadrage, la composition, mais seulement quand le photographe avait des balles qui volaient autour de lui, il ne se préoccupait pas de la qualité de l'image c'est pour cette raison que certaines photos exposées sont floues parce que ce sont des instantanés et que la prise était rapide pour ne pas perdre cet instant de l'histoire qui est en train de se dérouler», a-t-il soutenu. L'ensemble de cette impressionnante collection de photographies englobe des portraits, des scènes de combat ainsi que des scènes de la vie quotidienne. Ces photographies à l'état pur sont livrées sans titres. Les lieux sont certes méconnaissables, mais l'ancrage est l'Algérie dans toute son immensité. Il est à noter qu'en marge à cette exposition, un colloque intitulé «Images et Révolution» sera organisé les 15 et 16 mai, au Mama. Plusieurs participants interviendront sur des thématiques précises dont, entre autres, Rédha Malek, Ali Haroun, Lamine Bechichi Ahmed, Merzak Béjaoui, Mohamed Djehiche, Djamel Merdaci, Marie Chominot, Rosa Olmos et Nicole Rein.