La guerre n'a pas été faite seulement par les armes. Le combat armé a été, certes, déterminant pour l'indépendance du pays mais, la chanson, le théâtre et la photographie ont également joué un rôle important pendant la révolution. Et c'est pour rendre hommage à ceux qui ont, par leurs objectifs, immortalisé la cause algérienne que le Musée public national d'art moderne et contemporain d'Alger, (Mama), abritera, dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance, une exposition de photographies sous le thème générique « Les photographes de guerre, les djounoud du noir et blanc », à partir d'aujourd'hui, jusqu'au 30 août prochain. Quelque deux cents photos prises pendant la guerre par une soixantaine de photographes algériens ou étrangers seront exposées à cette occasion. Les photographes encore en vie sont invités à ce rendez-vous, et pour ceux qui sont décédés, ils seront représentés par leurs familles. Le directeur du Mama et commissaire de l'exposition, Mohammed Djehiche, qui a animé, hier, une conférence de presse au forum d'El Moudjahid, a affirmé que cette manifestation, qui entre dans le cadre des activités ordinaires du musée, se veut un hommage aux photographes, algériens et étrangers, qui ont bravé la mort pour immortaliser des moments au maquis. « Ces hommes qui ont épousé la cause algérienne risquaient leur vie pour donner naissance à l'Histoire ». Le même orateur a précisé que la direction de l'établissement qu'il dirige, a pris sciemment la décision d'exposer uniquement quelques photos où sont montrées des scènes de torture parce que l'exposition vise d'abord, et avant tout, à montrer des combattants heureux, fiers d'avoir rejoint le maquis. « On veut dire, par là, que même au maquis, il existait une vie ordinaire », a-t-il soutenu. Il est prévu, parallèlement à cette exposition, deux journées d'études, les 15 et 16 du moins courant. Ali Haroun, Lamine Bechichi et Réda Malek, entre autres, sont invités à animer des conférences en rapport avec la guerre, en plus des témoignages sur l'apport des médias au combat libérateur. Pour mieux faire connaître l'apport des photographes de guerre à la lutte contre le colonialisme, proposition a été faite de faire une tournée sur l'ensemble du territoire national. Pour préparer cette exposition riche en photographies, il a fallu une année au cours de laquelle la direction du musée en question a contacté les photographes ainsi que des familles qui possèdent des photos prises pendant la guerre de Libération nationale. Beaucoup d'expositions ont été organisées depuis l'ouverture du musée, soit 4 à 5 par an, pour un nombre de visiteurs qui oscille entre 80.000 et 100.000 par année. A signaler que l'entrée est payante.