En une journée, le centre-ville de Constantine a perdu deux axes routiers importants, en plus des désagréments quotidiens causés par les travaux du pont Trans-Rhumel, le tramway et la trémie de Sidi Mabrouk. Sans oublier que le téléphérique est à l'arrêt depuis deux mois, officiellement pour des raisons “techniques". Contrairement à ce qui a été annoncé par l'APC, la modification du plan de circulation dans le centre ville de Constantine a été appliquée plus tôt que prévu. En effet, en raison de l'aggravation des risques d'affaissement de la route suite aux pluies de la semaine passée, les services techniques de la commune ont ordonné la fermeture du boulevard Zighoud-Youcef, communément appelé boulevard de l'Abîme. Contacté par téléphone, le chef du service transports à l'APC, M. Bouarroudj nous a déclaré qu'il s'agit d'une mesure préventive. Mais cette fermeture risque de s'éterniser, car contrairement aux assurances des autorités concernées, la réparation des dégâts, à savoir formation de fissures sur une partie du boulevard, chaussée déformée, en plus d'un mur de soutènement datant de l'époque coloniale qui risque de s'effondrer à tout moment, s'avère compliquée compte tenu de la particularité du site (perché sur une hauteur de plus de 600 mètres). De plus, il faudrait attendre que la Seaco (société des eaux de Constantine) localise les fuites d'eau et les répare pour ensuite désigner une entreprise de travaux publics pour lancer les chantiers de réhabilitation. Ce qui devrait se faire au plus vite afin d'éviter d'éventuels dégâts irréversibles. Or, jeudi nous étions sur les lieux aux environs de 14 heures. Aucun agent ni de la Seaco ni de l'APC n'était sur les lieux. Nous avons par contre rencontré des habitants du quartier qui nous ont fait part de leur mécontentement, mais aussi de leur inquiétude : “Cela fait deux ans que nous n'avons de cesse d'alerter les pouvoirs publics. Les agents de la Seaco sont venus plusieurs fois pour réparer les fuites d'eau, et installer de nouvelles conduites qui ne sont toujours pas opérationnelles. Nous avons également signalé à la mairie l'apparition de fissures sur la route, en vain. Personne ne nous écoute. Les agents de la Seaco sont venus il y a deux jours pour stopper l'eau qui passe par les sous-sols et le mur de soutènement et qui se déverse ensuite dans le ravin, alors qu'ils auraient dû le faire il y a longtemps. Le débit de l'eau qui coulait des murs de soutènement était impressionnant, au point que les gens ont pris l'habitude de venir remplir des jerricans !". Et d'autres de déplorer : “C'est cette eau qui a provoqué l'affaissement de la route et du mur". La fermeture du boulevard a, en tout cas, provoqué bien des désagréments aux automobilistes, et ce, à l'heure où le wali de Constantine Noureddine Bedoui –accompagné du P/APC et de directeurs de l'exécutifs- annonçait jeudi depuis le Qatar que la ville des Ponts suspendus abritera le prochain Congrès de l'organisation des villes arabes (OVA) ! La seule mesure prise par l'APC est de modifier le plan de circulation. Sans avertir les citoyens, ce plan a été exécuté mercredi au lieu du samedi. Ainsi, c'est tout le centre ville qui connaît de gros chamboulements. Pour rejoindre le CHU ou les quartiers nord de la ville, c'est un véritable casse-tête chinois. De longs détours sont désormais programmés dans ce nouveau plan que vient de mettre en place l'APC. Le sens de la circulation a été inversé à la rue du 19 Juin 1965 (ex-rue de France) et à la rue Souidani Boudjemaâ au cœur de la Casbah, tandis que pour garantir plus de fluidité, le stationnement sera interdit dans les deux côtés à la rue Larbi Ben M'hidi (ex rue Nationale) et à la rue Tatache. Signalons aussi, qu'étrangement le pont de Sidi Rached –menacé lui aussi par des effondrements- a subi une modification de son plan de circulation, mercredi. Les automobilistes ont été surpris de se voir interdire de rejoindre le centre ville en passant par ce pont, et là aussi, les citoyens n'ont pas été informés, ce qui traduit encore une fois le manque de communication des responsables. M. Bouarroudj nous a affirmé cependant que la fermeture du pont n'était pas du ressort de l'APC. Pour rappel, le pont Sidi Rached qui a subi plusieurs opérations de restauration, sera entièrement fermé d'ici la fin de l'été pour une durée indéterminée, la construction d'un ouvrage métallique parallèle n'a pas été érigée contrairement à ce qui a été annoncé auparavant. Ainsi, en une journée, le centre ville de Constantine a perdu deux axes routiers importants, en plus des désagréments quotidiens causés par les travaux du pont Transrhumel, le tramway et la trémie de Sidi Mabrouk. Sans oublier que le téléphérique est à l'arrêt depuis deux mois officiellement pour des raisons “techniques". D B. Nom Adresse email