Le Bayern Munich a remporté la cinquième Ligue des champions de son histoire en battant le Borussia Dortmund 2-1 à Londres, concluant ainsi en beauté un parcours magnifique et effaçant surtout les douloureux échecs de 2010 et 2012. Avec ce cinquième trophée, le grand club bavarois rejoint Liverpool au troisième rang des équipes les plus titrées en C1, derrière le Real Madrid et l'AC Milan. Il s'offre aussi la possibilité de réussir un fantastique triplé puisque, déjà champion d'Allemagne, il jouera le 1er juin la finale de la Coupe face à Stuttgart. Samedi à Wembley, les hommes de Jupp Heynckes (qui emporte de son côté une deuxième C1, à 68 ans) ont aussi confirmé leur remarquable parcours dans l'épreuve, même s'ils ont tout de même été moins brillants que contre la Juventus en quart de finale (2-0 ; 2-0) et le FC Barcelone en demie (4-0 ; 3-0). Le grand homme du match aura été Arjen Robben, auteur d'une passe décisive pour Mandzukic sur l'ouverture du score (60') et surtout du but de la victoire en profitant à la 89e minute d'une talonnade plutôt heureuse d'un Ribéry assez moyen mais impliqué sur les deux buts. Entre-temps, les Bavarois ont pu croire revivre le traumatisme de la finale perdue l'an dernier à domicile contre Chelsea, Dortmund étant parvenu à revenir à la marque en transformant par Gündogan un penalty concédé par Dante d'un geste très maladroit sur Reus (68'). Deux grands gardiens Auparavant, la première période avait été celle des deux gardiens. Neuer, d'abord, qui a permis au Bayern de rester dans sa finale à un moment où le club bavarois était en grande souffrance. Car Jürgen Klopp avait bien préparé son affaire et c'est l'outsider Dortmund qui est le mieux entré dans le match, gênant considérablement le Bayern par son pressing et par la sûreté technique de Gündogan, Reus ou Lewandowski. Neuer devait donc faire des miracles devant Lewandowski (14', 35'), Blaszczykowski (15'), Reus (19') ou Bender (22'). Cela faisait déjà beaucoup, d'autant qu'en face, il n'y a longtemps rien eu du tout. Mais un peu avant la demi-heure de jeu, le Bayern a enfin trouvé quelques solutions, en jouant un peu plus direct, un peu plus dur, aussi. Et c'est alors Weidenfeller qui est entré en scène avec une première claquette sur une tête de Mandzukic (26'). Le portier de Dortmund a ensuite remporté deux duels face à Robben, dont on a alors pensé qu'il n'était vraiment pas fait pour les finales. Et maintenant Guardiola A la 30e, le Néerlandais a d'abord buté sur Weidenfeller dans une action qui rappelait un peu son face-à-face perdu face à Casillas en finale du Mondial 2010. Sur le coup, un pied droit aurait été bien utile à Robben. A la 43e, il était ensuite assez malheureux de voir son tir repoussé du... menton par le gardien du Borussia. La deuxième période allait être plus débridée encore, les meilleures occasions étant bavaroises par Alaba (76') et Schweinsteiger (86'), Subotic dégageant aussi 20 centimètres devant sa ligne un ballon de Müller que Robben pouvait encore reprendre (72'). Au bout du compte et d'un match vraiment plaisant, la victoire du Bayern semble méritée, même si elle est cruelle pour un Borussia qui visait un deuxième sacre après celui de 1997 et auquel Götze a tout de même beaucoup manqué. Mais le football allemand a réussi sa fête car le spectacle a été partout. Sur le terrain, bien sûr, mais aussi au bord, où Klopp a donné un récital de mimiques, moulinets de bras et serrage de poings. Dans les tribunes, enfin, où tout le monde parlait la langue de Götze et où l'ambiance a été magnifique, chaque camp répondant à l'autre en chantant encore un peu plus fort. L'Allemagne peut continuer à voir grand et le Bayern peut rêver d'être la première équipe depuis l'AC Milan en 1990 à conserver son trophée. Car la saison prochaine, c'est Pep Guardiola qui débarque et on a déjà hâte de voir ça. Nom Adresse email