Rivalité - La finale de la Ligue des champions, ce soir à Londres entre le Bayern Munich et le Borussia Dortmund, mettra aux prises deux clubs aux qualités offensives indéniables. Bien malin qui peut dire aujourd'hui quel sera le successeur de Chelsea à soulever le trophée de la Ligue des champions ce samedi à Wembley au terme de la finale. Car à y regarder de plus près, l'opposition 100% allemande entre le Bayern Munich et le Borussia Dortmund ne paraît pas si déséquilibrée qu'elle n'y paraît à première vue. Les Bavarois champions en titre et finalistes l'an passé ont beau être considérés comme les grandissimes favoris, les chiffres ne parlent pas pour autant en leur faveur. Dans certains domaines techniques, ce sont mêmes les joueurs de la Ruhr qui arrivent en tête après douze matches de C1 disputés cette saison. Avec ses 29 buts marqués et une moyenne de 2,4 buts par match, le Bayern, dont la différence de buts s'envole cette saison toutes compétitions confondues (+116, 146 buts pour, 30 contre), possède la meilleure attaque de cette édition 2012-2013. Il s'agira bien évidemment de son point fort pour dominer son rival germanique. Les joueurs de Jürgen Klopp devront particulièrement être attentifs sur coups de pied arrêtés sur lesquels leurs futurs adversaires excellent (9 buts). En revanche, là où l'équipe de Jupp Heynckes devra se méfier, c'est lorsque le BvB tentera sa chance. Car en termes de tirs cadrés, c'est bien lui qui s'est montré le plus adroit jusque-là (55,6%). Souvent comparé au Barça pour sa grande facilité à faire circuler le ballon, à coups de passes courtes et précises, le Borussia n'est pourtant pas celui des deux finalistes qui en a réussi le plus. Malgré sa propension à vite se projeter vers l'avant grâce à ses joueurs de couloirs ultra-rapides (Ribéry et Robben), qui multiplient les centres, c'est en effet bien le Bayern qui a la plupart du temps le monopole de la balle. Il devance même assez nettement Dortmund (80,1% de passes réussies dans le camp adverse dont 74,9% dans les trente derniers mètres). Signe que les Bavarois sont aussi capables de produire du jeu, et pas seulement de compter sur leurs individualités. Techniquement, Marco Reus et les siens restent néanmoins légèrement devant avec des qualités de dribbles (47,9% réussis) et une faculté à gagner les duels (714) plus importantes. Les équipes probables : Dortmund : Weidenfeller - Piszczek, Subotic, Hummels, Schmelzer - Bender, Gündogan - Blaszczykowski, Reus, Grosskreutz - Lewandowski. Bayern : Neuer - Lahm, Boateng, Dante, Alaba - Martinez, Schweinsteiger - Robben, Müller, Ribéry - Mandzukic. Les détails Klopp cache son jeu L'entraîneur du Borussia Dortmund, Jürgen Klopp, juge que la finale de la Ligue des champions face au Bayern Munich qui se déroulera ce soir sera sûrement très serrée. Le coach des Borussen a chaudement recommandé à ses joueurs de ne pas négliger un seul aspect de cette rencontre et de rester vigilants à chaque moment. «Les deux équipes sont très fortes, c'est pour cela qu'elles sont ici. Ce sont des petites choses qui vont faire la différence. Pour être sûr de ne passer à côté d'aucun détail, il faut maîtriser ses fondamentaux à la perfection». Une fois encore, Jürgen Klopp a répété que Dortmund a le statut d'outsider face aux Bavarois mais qu'il ne faut pas pour autant être tétanisé par l'enjeu. «Ce qui est important, c'est d'être conscient que nous avons nos chances. Ce ne serait pas la première fois qu'une équipe considérée comme moins forte gagnerait». L'attitude Heynckes est vraiment optimiste L'entraîneur bavarois, Jupp Heynckes, pense que lui et ses troupes sont prêtes à relever ce grand défi européen. «Nous sommes confiants car nous avons bien utilisé les dernières semaines. Nous n'avions pas de match en milieu de semaine, ce qui nous a permis de bien travailler. Mon groupe est prêt et en forme», a souligné le technicien pendant un point presse. Jupp Heynckes a ajouté que lui et le staff ont souhaité «travailler la séance de tirs au but» au cas où cette finale serait indécise jusqu'au bout. Mais à vrai dire, le futur ex-coach du Bayern, qui sera remplacé par Josep Guardiola, est convaincu que ses hommes vont réussir à faire la différence avant cette épreuve. «J'ai toujours su que la victoire était possible dans cette compétition. Nous avons une équipe fantastique. Si notre collectif répond présent, si nous jouons en bloc, alors nous gagnerons». L'absence Forfait confirmé pour Götze Le milieu offensif du Borussia Dortmund, Mario Götze, qui a rechuté de sa blessure à la cuisse droite, sera bien forfait pour la finale de ce soir. L'information a été confirmée par le Borussia. «Participer à la finale était mon objectif, et j'ai lutté avec acharnement au cours des dernières semaines, a indiqué l'international allemand de 20 ans. Je suis vraiment désolé de ne pas être en mesure d'aider le club pour ce match important. Mais j'ai confiance en notre équipe et je me rendrai bien sûr à Londres pour soutenir le Borussia». Kevin Grosskreutz devrait prendre sa place dans le onze, avec Marco Reus au centre du trio offensif, derrière Robert Lewandowski. Le Bayern n'a pas à déplorer de blessé mis à part Holger Badstuber, son défenseur, qui a quasiment passé une saison blanche. Le duel Müller-Lewandowski, les maillons forts Pour en arriver jusque-là, il faut enfin pouvoir compter sur un maillon fort, un homme capable de tirer son équipe vers le haut. Et il se trouve que les deux clubs en possèdent justement un dans leurs rangs. Côté bavarois, il s'agit de Tomas Müller, qui est non seulement le meilleur buteur du Bayern (8 réalisations) mais aussi celui qui a été surtout impliqué dans le plus grand nombre de buts de son équipe. Robert Lewandowski a fait encore mieux avec Dortmund, participant à 52% des réalisations du Borussia. Le Polonais auteur d'un quadruplé en quarts face au Real Madrid sera le joueur à surveiller de très près pour les défenseurs munichois. Mais au moins, ils ont la chance d'être prévenus. Assurément cette finale sera bien celle de l'offensive, à l'image du football allemand. Les confrontations La 100e entre les deux formations Les deux clubs se sont affrontés cent fois toutes compétitions confondues. Le Bayern domine les débats avec pour l'instant avec 45 victoires contre 26 pour le Borussia et 29 matches nuls. Il s'agira de la deuxième confrontation seulement entre les deux équipes sur la scène européenne. La première remonte à la saison 1997-1998 en quarts de finale de la Ligue des champions. A l'époque, c'est Dortmund qui s'était qualifié (0-0, 1-0). Les deux équipes se sont rencontrées quatre fois cette saison et Dortmund n'a pas réussi à battre son rival. Le Bayern Munich a remporté quatre C1 jusque-là, contre une seule pour Dortmund. Si les Bavarois en ajoutent une cinquième à leur palmarès, ils deviendraient la troisième équipe la plus titrée dans la compétition derrière le Real Madrid (9) et l'AC Milan (7). Le stade Wembley, l'endroit parfait L'enceinte londonienne, où est programmée la finale de la Ligue des champions enchante les deux finalistes. Il y a douze mois, tous les feux étaient au vert pour le Bayern Munich, qui jouait sa finale à domicile. Malgré ça, les Bavarois ont failli dans leur conquête de la coupe aux grandes oreilles face à Chelsea (1-1, 3-4 tab). Loin de l'Allianz Arena, les joueurs de Jupp Heynckes savourent cette fois le fait d'évoluer à Wembley, «un stade mythique», selon le capitaine bavarois Philip Lahm. «Jouer ici est fantastique mais ce qu'on veut, c'est amener le titre, peu importe où on le gagne», a tout de même relativisé le défenseur international. Wembley est assurément «The place to be». Dans le camp du Borussia, aucun autre stade ne trouve autant grâce aux yeux de Jürgen Klopp. «Deux équipes du même pays, c'est toujours spécial, et encore plus dans un endroit comme Wembley, a déclaré le coach du Borussia. Si ce devait être la seule finale de ma vie, je l'aurai jouée dans l'endroit parfait contre l'adversaire parfait».