Sacre - Le Bayern Munich a remporté la cinquième Ligue des champions de son histoire en battant le Borussia Dortmund 2-1 à Londres. Les Bavarois viennent de conclure ainsi en beauté un parcours magnifique, effaçant de ce fait les douloureux échecs de 2010 et 2012. Avec ce cinquième trophée, le grand club bavarois rejoint Liverpool au troisième rang des équipes les plus titrées en C1, derrière le Real Madrid et l'AC Milan. Il s'offre aussi la possibilité de réussir un fantastique triplé puisque, déjà champion d'Allemagne, il jouera le 1er juin la finale de la Coupe face à Stuttgart. Hier, à Wembley, les hommes de Jupp Heynckes (qui remporte de son côté une deuxième C1, à 68 ans) ont aussi confirmé leur remarquable parcours dans l'épreuve, même s'ils ont tout de même été moins brillants que contre la Juventus en quart de finale (2-0; 2-0) et le FC Barcelone en demi (4-0; 3-0). Le grand homme du match aura été Arjen Robben, auteur d'une passe décisive pour Mandzukic sur l'ouverture du score (60') et surtout du but de la victoire en profitant à la 89e minute d'une talonnade plutôt heureuse d'un Ribéry assez moyen mais impliqué sur les deux buts. Entre-temps, les Bavarois ont pu croire revivre le traumatisme de la finale perdue l'an dernier à domicile contre Chelsea, Dortmund étant parvenu à revenir à la marque en transformant par Gündogan un penalty concédé par Dante d'un geste très maladroit sur Reus (68'). Au bout du compte et d'un match vraiment plaisant, la victoire du Bayern semble méritée, même si elle est cruelle pour un Borussia qui visait un deuxième sacre après celui de 1997 et auquel Götze a tout de même beaucoup manqué. Mais le football allemand a réussi sa fête car le spectacle a été partout. Sur le terrain, bien sûr, mais aussi au bord, où Klopp a donné un récital de mimiques, moulinets de bras et serrage de poings. Dans les tribunes, enfin, où tout le monde parlait la langue de Goethe et où l'ambiance a été magnifique, chaque camp répondant à l'autre en chantant encore un peu plus fort. L'Allemagne peut continuer à voir grand et le Bayern peut rêver d'être la première équipe depuis l'AC Milan en 1990 à conserver son trophée. Car la saison prochaine, c'est Pep Guardiola qui débarque et on a déjà hâte de voir ça. Un tel malheur ne pouvait pas arriver deux fois de suite, ni même trois fois en quatre ans. Après son échec en 2010 face à l'Inter puis son traumatisme vécu l'an dernier à domicile contre Chelsea, le Bayern Munich a vaincu le signe indien en s'adjugeant hier, samedi, dans l'envoûtante ambiance de ce sublime Wembley la Ligue des champions. Alors que le Borussia a été un adversaire à la hauteur de l'événement, la logique l'a quand même emporté. Une finale qui n'a choisi son camp qu'à deux minutes de la fin. L'ambition Klopp : «Nous reviendrons» «Après le match, j'ai dit aux joueurs que nous reviendrions en finale. Dans deux ans, ce sera à Berlin, donc un bon moment pour la rejouer. Je félicite le Bayern et Jupp Heynckes qui méritent ce succès. C'était un match dur. Certains joueurs avaient des crampes, la saison a été longue. Cela aurait pu tourner dans un sens ou dans l'autre. Je suis fier de mon équipe, qui a fait un bon match et a donné tout ce qu'elle avait. Bien sûr pour le moment c'est la déception qui prédomine. Quand j'ai revu l'action (de Dante qui a valu un penalty), j'ai pensé qu'il aurait dû y avoir un deuxième carton jaune. Je ne sais pas ce que ça aurait donné à 11 contre 10. Nous avons montré que nous méritions d'être en finale. C'était probablement le meilleur match contre le Bayern cette saison». La der' Un adieu triomphal pour Heynckes «Ce que nous avons fait, même si la saison n'est pas finie avec la finale de la Coupe d'Allemagne, a été exceptionnel. Dans toute l'histoire de la Bundesliga, aucune équipe n'a été aussi régulière à un aussi haut niveau. Aujourd'hui, nous avons vu la détermination de mon équipe. Le temps est venu pour des joueurs comme Robben, Lahm, Schweinsteiger de gagner quelque chose d'aussi grand. Le Borussia a été très bon au début du match, et nous n'arrivions pas à trouver notre rythme. Mais peu à peu, nous sommes arrivés à nous créer des occasions. En deuxième mi-temps, nous avons beaucoup mieux joué et nous avons pris le contrôle du match. C'est en deuxième période que nous avons vraiment mérité de gagner. C'était un match très intense entre deux équipes de très haut niveau. Nous ne nous sommes pas résignés après notre échec de l'an passé et on voit le résultat». Les remparts Neuer - Weidenfeller, deux grands gardiens Auparavant, la première période avait été celle des deux gardiens. Neuer, d'abord, qui a permis au Bayern de rester dans sa finale à un moment où le club bavarois était en grande souffrance. Car Jürgen Klopp avait bien préparé son affaire et c'est l'outsider Dortmund qui est le mieux entré dans le match, gênant considérablement le Bayern par son pressing et par la sûreté technique de Gündogan, Reus ou Lewandowski. Neuer devait donc faire des miracles devant Lewandowski (14', 35'), Blaszczykowski (15'), Reus (19') ou Bender (22'). Weidenfeller est entré en scène avec une première claquette sur une tête de Mandzukic (26'). Le portier de Dortmund a ensuite remporté deux duels face à Robben (30' et 43). Le transfert Heynckes annonce Lewandowski Jupp Heynckes a laissé entendre que Robert Lewandowski allait rejoindre le Bayern Munich la saison prochaine, hier, lors d'une conférence de presse à Londres, à la suite de la victoire de son équipe en finale de la Ligue des champions contre le Borussia Dortmund (2-1). «Il est entendu que Mario Götze va rejoindre l'équipe. Lewandowski ne va pas non plus tarder», a avoué l'entraîneur du club bavarois qui sera remplacé dans quelques semaines par Pep Guardiola. La consolation Ronaldo détrône Messi Cristiano Ronaldo est le meilleur buteur cette saison en Ligue des champions. L'attaquant du Real Madrid met un terme aux quatre années de règne de Leo Messi (FC Barcelone). Cristiano Ronaldo a récupéré son trône. L'attaquant du Real, sacré meilleur buteur de l'édition 2007-2008 de la C1 (8 buts), a été le plus prolifique cette saison en Ligue des champions. L'international portugais met fin aux quatre ans de règne de Leo Messi, auteur de «seulement» 8 réalisations cette saison avec le Barça. Avec 12 buts, CR7 devance Robert Lewandowski (10 buts), muet, hier, samedi, avec le Borussia Dortmund. Trois joueurs complètent le podium avec 8 buts : Burak Yilmaz (Galatasaray), Lionel Messi (FC Barcelone) et Thomas Müller (Bayern Munich). Loin derrière, Alan (Sporting Braga), Karim Benzema (Real Madrid), Oscar (Chelsea), Jonas (Valence) et Ezequiel Lavezzi (Paris SG) suivent avec 5 buts chacun. L'homme du match Robben : «C'est un rêve» Auteur d'un but et d'une passe décisive, Arjen Robben a été le grand homme de la finale de la Ligue des champions. «Je ne pourrais pas décrire ce qui est passé par ma tête. C'est tellement d'émotion. Pour un footballeur, c'est la plus grande chose qu'on puisse réussir. Entendre l'arbitre siffler la fin et être vainqueur de la Ligue des champions, c'est la dernière chose qui manquait à beaucoup d'entre nous dans la vie. C'était notre troisième finale et on ne voulait pas avoir l'étiquette de perdant. J'ai fait le match plusieurs fois dans ma tête. D'avoir donné la passe décisive sur le premier but et marqué moi-même le second, c'est un rêve. La principale raison de notre succès c'est que nous sommes une vraie équipe. Nous courons ensemble, nous défendons ensemble. C'est moi qui ai marqué le dernier but, mais le mérite revient à toute l'équipe. Nous allons fêter la victoire à Londres ce soir. Ensuite, le coach nous a dit que nous allions préparer dès demain la finale de la Coupe (contre Stuttgart le week-end prochain), mais j'ai du mal à croire que nous allons arriver à Munich et tout simplement rentrer à la maison», a lâché le joueur au coup de sifflet final.