Nous sommes en présence de deux thèses. Les responsables du secteur de l'énergie qui affirment que les réserves conventionnelles des hydrocarbures de l'Algérie sont modestes mais ne se situent pas à un niveau pessimiste et les experts qui prédisent leur tarissement à l'horizon 2020. Dans le même temps, l'Agence internationale de l'énergie(AIE), nous dit que les Etats-Unis deviendront le 1er producteur mondial d'hydrocarbures de la planète vers 2020, notamment, en gaz de schiste et un exportateur net de brut vers 2030. Ils sont déjà talonnés par la chine, qui accélère son programme de développement des gaz de schiste. Les réserves exploitables s'élèveraient à près de 35 000 milliards de mètres cubes sur le territoire chinois. Soit une quantité un peu supérieure à celle présente aux Etats-Unis, environ 25 000 milliards de mètres cubes. De leur côté, les experts, notamment, algériens, prédisent un tarissement de nos réserves fossiles à l'horizon 2020-2025. Dans cette reconfiguration stratégique du secteur énergétique mondial, où se situera l'Algérie à l'horizon 2030 ? Telle est la question qui taraude les experts et la classe politique qui ne cessent de réclamer un débat national à ce sujet. Pour le PDG de Sonatrach, les réserves conventionnelles des hydrocarbures de l'Algérie sont modestes mais ne se situent pas à un niveau pessimiste. Ce dernier, affirme par ailleurs, que “des réserves de 600 trillions de m3 de gaz de schiste sont révélées grâce à des études de partenariat faites sur une superficie de 180.000 km2 et avec juste un taux de récupération de 20%". Pour ce qui est des hydrocarbures conventionnels, M. Zerguine affirme que le gisement de Hassi Messaoud, plus grand gisement pétrolier du pays découvert en 1956, n'a pas encore révélé tous ses secrets. Le taux d'exploitation de cet important gisement a atteint actuellement 14 à 15% seulement. Pour sa part, Yousef Yousfi, ministre de l'Energie, affirme que l'Algérie a les moyens de reconstituer ses réserves d'hydrocarbures malgré le déclin de certain gisements qui a entraîné une baisse de la production pétrolière. “Mais, ce qui donne beaucoup d'espoir sur l'avenir énergétique du pays se sont les découvertes réalisées ces dernières années qui ont permis de mettre en production de nouveaux gisements et de reconstituer les réserves de l'Algérie, les 66 puits forés en 2012 ont permis de réaliser 31 découvertes. Cet effort se poursuivra en 2013, avec l'objectif de forer 130 puits." A l'évidence, l'Algérie dispose d'atouts qui lui permettent de se hisser au niveau des pays émergents, si elle “ose" réformer son système politico-économique en se libérant de la camisole de la rente. Dans une telle perspective, nos ressources énergétiques fossiles constitueront un appoint non négligeable qui viendront en sus des richesses créées par le travail. Comment peut-il être autrement, alors qu'elle dispose de réserves prouvées de 12, 2 milliards de barils de pétrole et 159 trions de pieds cubes de gaz à janvier 2010, selon la Oil and Gas Journal. Elle se positionne respectivement dans ses deux ressources énergétiques, à la troisième et la deuxième place des réserves africaines après la Libye et le Nigeria. Dans le domaine gazier, notre pays détient la 10e plus grande réserve mondiale. Il est donc normal que cette question focalise les attentions du pouvoir et préoccupe la société et la classe politique. D'autant que dans un passé récent, l'opacité découlant de la “sacralisation" de cette ressource a favorisé toutes les dérives politico-financières que tout le monde connaît. S'agissant des réserves mondiales en hydrocarbures, les experts et spécialistes des questions énergétiques fossiles prédisent un tarissement de ces réserves à l'horizon 2030. Dans le même sillage, pour d'autres spécialistes, les années 2030 seront marquées par le pic de la production d'hydrocarbures qui ne pourrait dépasser les 100 (MBA) milliards de barils/an, alors que la dépendance énergétique au même horizon, des USA (68,5%) de l'Europe (68, 6%) de la Chine (73,2%) ira en s'accroissant, ce qui ne manquera pas de générer de nouvelles tensions et de nouveaux conflits à l'échelle planétaire. Selon ces mêmes analystes, les prix des hydrocarbures, dans de tels scénarios, connaîtront vraisemblablement une tendance structurelle à la hausse, même si à court terme, ils marqueront un fléchissement. Mais il semble que la donne est en train de changer. A. H Nom Adresse email