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Quel modèle de consommation énergétique pour l'Algérie ? (III)
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 12 - 2012

L'objet de ma contribution est de poser, premièrement, la problématique de l'urgence d'intégrations régionales, une synchronisation des politiques publiques et d'un nouveau modèle de consommation énergétique mondial face au réchauffement climatique afin d'éviter cette situation alarmante tant pour l'humanité, et ce qui m'intéresse en tant qu'Algérien, pour l'Afrique du Nord. Deuxièmement de poser la question de la situation et des perspectives de l'Algérie face aux nouvelles mutations énergétiques mondiales.
L'Algérie face à l'épuisement de ses ressources énergétiques rationnelles L'Algérie se trouve confrontée à l'épuisement inéluctable de ses ressources traditionnelles en hydrocarbures, le pétrole et le gaz, et cette situation d'euphorie financière n'est-elle pas tenable dans le temps ? Si pour le pétrole, l'Algérie pourrait devenir importateur net horizon 2020/moins de 1% des réserves mondiales, pour le gaz, il y a lieu de tenir compte des réserves prouvées de moins de 4 500 milliards de mètres cubes gazeux, dont la rentabilité ne peut être assurée tenant compte des coûts croissants, pour le GN (canalisation) qu'avec 10/11 dollars le million de BTU et 14/15 dollars pour le GNL des exportations mais surtout de la forte consommation intérieure. Depuis la décision du gouvernement en octobre 2012 de doubler la production d'électricité à partir des turbines de gaz en 2011 accélérée par le faible prix environ un dixième du prix international la consommation intérieure représentera horizon 2017/2020 plus de 70 milliards de mètres cubes gazeux soit plus de 80% des exportations. L'Algérie risque donc d'être importatrice de gaz conventionnel horizon 2030. Alors, quel sera le devenir de l'Algérie au niveau du marché gazier mondial ? En plus de cette forte consommation intérieure et avec toutes les contraintes analysées précédemment pourra-t-elle exporter ses 85 milliards de mètres cubes gazeux prévus à un prix de cession rentable alors qu'elle peine à atteindre 60 milliards de mètres cubes gazeux ? Que sera l'Algérie horizon 2025-2030 avec une population de 50 millions d'habitants face à ces bouleversements géostratégiques sans hydrocarbures traditionnels ? Tenant compte de la décision raisonnable du Premier ministre algérien de geler jusqu'à l'horizon 2040, l'exploitation du gaz schiste que toute grande décisions sur l'énergie doit relever du conseil national de l'Energie, et non seulement d'un seul département ministériel, quel sera sa rentabilité financière et quelle stratégie pour le développement des énergies renouvelables ? Aura-t-elle réalisé horizon 2025-2030 une transition d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures reposant sur l'entreprise créatrice de richesses dans le cadre des valeurs internationales et son soubassement la valorisation des compétences ? Quel doit être dès maintenant son futur modèle de consommation énergétique, autant de questions stratégiques qui interpellent les plus hautes autorités du pays car relevant de la sécurité nationale et cela n'est pas propre à l'Algérie et donc quelle alternative ce qui m'amène à analyser brièvement la nouvelle monture des lois des hydrocarbures, des investissements prévus et poser la problématique du gaz schiste et des énergies renouvelables. La nouvelle monture de la loi des hydrocarbures sera-t-elle opérante ? L'Algérie entend toujours investir dans les hydrocarbures traditionnels. Prévu initialement en juin 2012 pour un montant global de 68,2 milliards de dollars, le plan d'investissement 2012-2016 de Sonatrach sera finalement de 80 milliards de dollars, à la suite de la rallonge de 12 milliards de dollars qui a été approuvée par l'assemblée générale du groupe qui s'est tenue le 28 juin 2012. L'amendement de la loi sur les hydrocarbures rentre dans ce cadre en modifiant l'ordonnance n°06-10 du 29 juillet 2006, qui complète la loi n°05-07 du 28 avril 2005, relative aux hydrocarbures est en cours de discussion au niveau du gouvernement algérien. Je rappelle que depuis la loi d'avril 2005, ce n'est plus à Sonatrach d'attribuer les permis de prospection pour de nouveaux gisements. Mais elle reste propriétaire de tous ses domaines miniers, et pour les nouvelles superficies non exploitées, c'est à l'institution Alnaft, dépendante du ministère de l'Energie, de les attribuer. Le constat est que les trois derniers appels d'offres entre 2008 et 2011 se sont avérés un véritable échec ayant attiré que des compagnies marginales, n'ayant pas de savoir technologique et comptant sur Sonatrach pour supporter la majorité des coûts, les grandes compagnies n'ayant pas soumissionné, et dont les découverts en terme de rentabilité sont insignifiants. Or, selon la revue financière Gasoil, l'Algérie a pompé entre 1962 et 2006 plus de 15 milliards de barils de pétrole, soit plus que les réserves actuelles, mais récemment avec des coûts supérieurs à la moyenne des grands pays pétroliers. La seule nouveauté du projet en cours est le nouveau régime fiscal. Ainsi, pour la taxe sur le revenu pétrolier (TRP), il est prévu la mise en place de nouveaux paliers d'impositions qui varient, selon les difficultés et les risques alors que dans l'actuelle monture son paiement est basé sur le chiffre d'affaires, ce critère ayant été critiqué par les partenaires parce qu'à l'époque, le prix du baril de brut était de 20 à 30 dollars alors qu'actuellement, il varie entre 90 et 110 dollars selon le WIT ou le brent et qui a conduit à des litiges au niveau des tribunaux internationaux, obligeant d'ailleurs Sonatrach à aller vers des ententes à l'amiable dans la mesure où une loi est rarement rétroactive. Pour la nouvelle mouture de la loi sur les hydrocarbures, c'est le taux de rentabilité qui remplacera le chiffre d'affaires dans le calcul de la TRP. La nouvelle monture introduit un dualisme fiscal prévoyant pour les nouvelles découvertes, un écrémage en accordant des conditions plus favorables comme l'imposition de redevances relativement raisonnables ou encore la mise en place d'un certain nombre d'avantages fiscaux. Pour les anciens contrats, la TPE, dont le taux varie de 5 à 50% quand le prix dépasse 30 dollars le baril, sera toujours en vigueur. Pour les nouvelles découvertes, l'ICR sera de 19%, mais à partir d'un seuil déterminé de bénéfices, ce taux augmentera pour atteindre 80% pour les grands gisements. Outre que le taux de profit dans les canalisations est inférieur de 30% en moyenne par rapport aux grands gisements de l'amont, la nouvelle monture garde la règle des 49/51% qui s'applique depuis 2009-2010 à tous les secteurs y compris les banques assurances en l'étendant paradoxalement à tous les segments à l'aval et aux canalisations dont le taux de profit est d'environ 30%, inférieur aux segments de l'amont. Or, si pour l'amont gazier et pétrolier pour les grands gisements la règle des 49/51% peut être applicable, pour les petits gisements et pour l'aval dont la pétrochimie et le raffinage, filières dont les produits répondent aux règles de l'organisation mondiale du commerce, cette règle risque de n'attirer que peu d'investisseurs potentiels. Quelles alternatives gaz schistes ou énergies renouvelables ? D'où l'importance dès maintenant de prévoir pour l'Algérie d'autres sources d'énergie et d'imaginer un nouveau modèle de consommation énergétique. Avec plus de 3 000 heures d'ensoleillement par an, l'Algérie a tout ce qu'il faut pour développer l'utilisation de l'énergie solaire, ou presque. Le soleil tout seul ne suffit pas. Il faut la technologie et les équipements pour transformer ce don du ciel en énergie électrique. Le taux d'électrification du pays est à 97% alors que le taux de couverture en gaz est de 57%. 96% de la production d'électricité est produite à partir du gaz naturel, 3% à partir du diesel (pour les régions isolées du sud algérien), 1% à partir de l'eau (centrale hydraulique de 100 MW). Quant à la production d'électricité à partir des ENR, elle est très faible : 1MW. Le prix du KWh est environ de 4 DA pour les clients domestiques et industriels alors que le prix de cession bas, entraînant d'ailleurs du gaspillage, est de 0,068 DA le mètre cube. Ainsi, il est prévu que Sonelgaz investisse d'ici 2030, 60 milliards de dollars dont une grande fraction doit être consacrée aux énergies renouvelables. Pour la période 2011-2030, l'Algérie ambitionne de produire à partir des énergies renouvelables 22 000 mégawatts à l'horizon 2030, soit 40% de la production globale d'électricité. Une fois réalisé, ce programme permettra d'économiser près de 600 milliards de mètres cubes de gaz sur une période de 25 années. L'Algérie a réceptionné en mi-juillet 2011, la première centrale électrique hybride à Hassi R'mel, d'une capacité globale de 150 MW, dont 30 MW provenant de la combinaison du gaz et du solaire. Est-ce que cela traduit de la part des pouvoirs publics algériens la détermination à développer les potentialités nationales en énergies renouvelables, notamment le solaire, pour contribuer au renforcement des capacités de production d'électricité pour une meilleure réponse aux besoins des citoyens en la matière ? Or, le gouvernement algérien a eu deux postions contradictoires. Il a fait savoir en septembre 2012, qu'il prévoyait d'investir dans le développement du gaz schistes ou gaz non conventionnel. Et le 22 novembre 2012, la décision du gouvernement de geler la production de gaz schistes jusqu'à l'horizon 2040. Les données sur les réserves du gaz schiste sont contradictoires : pour le ministère de l'Energie algérien, elles seraient entre 12 000 et 17 000 milliards de mètres cubes gazeux et selon le rapport de l'AIE de 2011, les réserves prouvées sont de 6 500 milliards mètres cubes gazeux. Car on peut découvrir des milliers de gisements mais non rentables financièrement, les réserves se calculant, selon le couple prix-coûts et la concurrence des autres sources d'énergie, sans compter le savoir faire de l'exploitation de ce gaz qui requiert des techniques de pointe à travers le forage horizontal maîtrisé par quelques firmes. En Algérie, comme je l'ai suggéré dans plusieurs contributions locales et internationales, évitant des positions tranchées pour ou contre, un large débat national s'imposant, on ne saurait minimiser les risques de pollution des nappes phréatiques au Sud du pays, 200 produits chimiques injectés dont 20%, selon un rapport du département américain, pouvant provoquer le cancer qui doivent préserver l'environnement et mettre en place des techniques
adéquates. Comme doit être opérer un arbitrage pour la consommation d'eau, un milliard de mètres cubes gazeux nécessitant 1 million de mètres cubes d'eau douce et être pris en compte les coûts (en plus de l'achat des brevets) devant forer environ 600 puits moyens pour un milliard de mètres cubes gazeux. Sans compter la durée courte de la vie de ces gisements, environ 5 années pouvant récupérer une moyenne de 20/25% contre 85/90% pour les gisements de gaz conventionnel et les confits avec des pays riverains se partageant ces nappes non renouvelables dont le Maroc, la Lybie et la Tunisie. En résumé, il y a urgence d'un nouveau modèle de consommation énergétique tant au niveau mondial qu'en Algérie. Au sein d'une stratégie de mixage, car les hydrocarbures traditionnels seront encore présents encore longtemps, il faut être réaliste. Les énergies renouvelables qui sont des énergies flux inépuisables par rapport aux «énergies stock» tirées des gisements de combustibles fossiles en voie de raréfaction participent à la lutte contre l'effet de serre et les rejets de CO2 dans l'atmosphère, facilitent la gestion raisonnée des ressources locales, et surtout ce que l'on oublie souvent génèrent des emplois à forte valeur ajoutée. La production à grande échelle, ce qui implique que les lobbies pétroliers actuels participent à ce nouvel investissement massif, permettrait de réduire substantiellement, les coûts tout en favorisant à l'aval une multitude de PMI-PME renforçant le tissu industriel à partir des énergies propres. Pour l'Algérie, mon pays qui a d'importantes potentialités, il y a urgence de diversifier son économie et ce, pour réaliser rapidement la transition d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre de cette re-mondialisation irréversible. Et ce par l'intégration du Maghreb, ont entre l'Europe et l'Afrique, continent à très fortes potentialités, enjeu du XXIe siècle où à l'horizon 2030-2040, sous réserve d'une meilleure gouvernance, l'axe de la croissance mondiale devrait se déplacer de l'Asie vers l'Afrique. Mesdames et messieurs, ayant la chance lors de cette rencontre d'avoir en face de moi d'importants décideurs français, je souhaite en ce monde en pleine crise, une crise également morale un développement durable se fondant sur un partenariat gagnant/gagnant. Le 17 octobre 2012, le président François Hollande a rendu hommage aux victimes de la répression du 17 octobre 1961, s'inscrivant dans le prolongement des déclarations apaisées adressées de part et d'autre de la Méditerranée sur les sujets de mémoire. De son côté, le président Bouteflika a adressé, le 14 juillet 2012, un message à son homologue français dans lequel, il évoquait les profondes blessures qu'avait laissées la période coloniale en Algérie, et invitait son homologue à construire ensemble «un avenir de paix et de prospérité pour les jeunes de nos pays. Lors de la visite en Algérie du président Hollande les 19-20 décembre 2012, espérons une volonté claire des deux côtés de la Méditerranée de bâtir, par le dialogue, un avenir partagé Suite et fin


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