En quittant le Vitoria Guimarães pour s'engager avec le Dynamo Zagreb, El-Arbi Hilel Soudani a-t-il fait le meilleur choix de carrière possible ? En fermant la parenthèse d'un club où il s'est merveilleusement adapté et à qui il a grandement contribué à offrir un titre national pour rallier les rangs d'un autre club dont il ne connaît ni l'environnement encore moins les spécificités, l'attaquant international a-t-il favorisé sa progression et son ascension sportives ? En préférant un championnat croate classé à la 22e place européenne à l'indice UEFA au 5e challenge national le plus relevé du vieux continent, l'ancien Chélifien a-t-il fait ce fameux bond en avant qu'il espérait ? A cet instant précis de la saison et dans le contexte actuel, les réponses à ces interrogations coulent de source et semblent tellement évidentes. Beaucoup d'observateurs avertis de la scène footballistique estiment, à ce sujet, que Hilel Soudani s'est quelque peu précipité dans son choix d'aller tenter l'aventure au Dynamo Zagreb. L'aventure semble, d'ailleurs, le terme approprié pour qualifier ce à quoi sera confronté l'attaquant international dans ce nouveau challenge qu'il tentera de relever. “J'ai signé hier un contrat de quatre ans. Je suis content d'avoir rejoint l'un des clubs les plus prestigieux de Croatie. C'est un honneur pour moi de l'avoir fait. J'ai choisi le challenge sportif, car cette équipe pourra m'offrir l'occasion d'évoluer face aux clubs européens les plus connus. Avant de signer mon contrat, j'ai pris le soin de prendre attache avec le sélectionneur national Halilhodzic qui a entraîné cette équipe par le passé. Il m'a d'ailleurs vivement conseillé de partir au Dynamo Zagreb qui était, du reste, le seul club qui m'avait fait une offre concrète. Après, comme je vous l'ai déjà affirmé, il y a le challenge sportif qui m'a grandement encouragé. J'ambitionne de jouer la Ligue des champions d'Europe avec mon nouveau club", se justifiait, presque, en argumentant Hilel Soudani dans ces mêmes colonnes à la fin de la semaine dernière, au lendemain de son engagement officiel avec sa nouvelle équipe. L'Europe, c'est justement le seul domaine où son nouveau club, le Dynamo, est (légèrement) plus coté que son ancien employeur, le Vitoria Guimarães, qui pointe, en effet, à l'indice UEFA à la 122e place, tandis que Zagreb n'est que... 79e ! Avouons, tout de même, que des rutilantes grosses cylindrées européennes, nous en sommes encore loin. Très loin. Car, si Hilel Soudani a bien précisé qu'il a rejoint l'une des plus fortes équipes du championnat croate, il doit certainement savoir que sur le plan continental, le Dynamo Zagreb n'est assurément pas ce qui se fait de plus sérieux. Ni de plus ambitieux. Cela dans la mesure où s'il vient de conquérir son 8e titre consécutif de champion de Croatie devant Hadjuk Split, son meilleur ennemi qu'il affronte dans “l'éternel derby", le Dynamo Zagreb n'a pas pesé bien lourd en compétition européenne. La Champions League, pour laquelle notre attaquant international a choisi de basculer 2549 km à l'est, le Dynamo Zagreb n'y participe pas tous les ans. Loin de là, puisqu'avant de s'y qualifier ces deux dernières saisons, le club a dû attendre douze longues années pour n'y faire, ensuite, que de la figuration. L'une des pires qui soient avec un seul petit point acquis tout au long des douze rencontres de poules qu'il a disputées ces deux dernières saisons et, à chaque fois, la dernière place en poule. Après douze ans d'absence de la C1, le club de la capitale croate ne pouvait faire pire. Ceux qui ont suivi les rencontres des groupes du 1er tour se rappellent d'ailleurs bien des roustes prises face au Paris Saint-Germain (4-0) et au FC Porto (3-0) cette saison, ou encore des raclées de la saison précédente face au Real Madrid (6-2), à l'Ajax d'Amsterdam (4-0) et chez lui face à l'Olympique Lyonnais (1-7). En optant, donc, pour un championnat croate dont le premier seulement se qualifie pour le 1er tour préliminaire de la Champions League qu'il quitte presque automatiquement au mois de décembre avec des défaites à la pelle, l'ancien Chélifien n'a peut-être pas opté pour la meilleure alternative possible au Vitoria Guimarães. Parler, dès lors, de tremplin paraîtrait presque incongru au vu de la liste des joueurs que le Dynamo Zagreb a réussi à transférer vers de plus crédibles clubs européens et qui ne comporte que le seul jeune prodige Mateo Kovacic, transféré l'hiver dernier vers l'Inter Milan. Lier alors ce choix exotique à la volonté du joueur de “continuer à plaire" à coach Vahid afin de continuer à bénéficier de sa confiance serait, du reste, trop simpliste à bien des égards, quand bien même ce côté réducteur irait bien au personnage... R. B. Nom Adresse email