Le chercheur en histoire, Mohamed Rebah, animera une rencontre littéraire, suivie d'une vente-dédicace de son nouveau livre, samedi à partir de 14h, à la librairie "Les Beaux-Arts" (Alger). "Taleb Abderrahmane guillotiné le 24 avril 1958" est le nouveau livre du chercheur en histoire, Mohamed Rebah, sorti aux éditions Apic. Publié dans le cadre du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, l'ouvrage de 103 pages s'appuie sur des "témoignages directs et parfois inédits" et vient combler un vide, en faisant connaître, notamment aux nouvelles générations, le chemin parcouru par ce jeune patriote, dont "l'engagement pour l'indépendance de son pays a été sans limite". L'auteur revient ainsi sur le parcours de ce "fils du peuple", né le 5 mars 1930 à la Casbah, au quartier de Sidi Ramdane. Grâce aux sacrifices de son père, un boulanger originaire de Kabylie, Taleb Abderrahmane poursuit ses études primaires et secondaires et accède à l'université. Celui qui deviendra le formateur des artificiers, puis "le fabriquant" des bombes réservées aux réseaux ALN-FLN, et destinées à riposter contre l'ordre colonial, est une personne éveillée précocement à la politique. Taleb Abderrahmane vit "pleinement et avec passion" les événements marquants de son époque, en s'impliquant entièrement dans le combat libérateur. Il élargit et diversifie le cercle de ses amis. A la faculté des sciences de l'université d'Alger, Taleb Abderrahmane fréquente le cercle des étudiants marxistes. Il fréquente également le café Tlemçani, au quartier de la Marine, où il aide des lycéens dans leurs devoirs de chimie et côtoie des musiciens, des comédiens et des sportifs, ainsi que des militants du PPA-MTLD. En juin 1956, il intègre les effectifs de l'ALN, dans le maquis d'Ighil Mahni, situé entre Fréha et Azeffoun. Mais il sera rappelé à la Zone autonome d'Alger, deux mois après, pour jouer un rôle déterminant dans la lutte contre les "ultras" et la 10e division parachutiste de l'armée française. D'après l'auteur, "Taleb Abderrahmane devenait ainsi un militant à part entière, un excellent chimiste, contribuant de telle manière à rendre plus forts les rangs de la résistance algérienne, en réalisant d'innombrables embuscades dans différentes régions du pays". En avril 1957, Taleb Abderrahmane est capturé par les parachutistes à Blida. Il subit d'atroces tortures, avant d'être transféré à Alger et incarcéré à la prison de Serkadji. Le 24 avril 1958, il sera décapité, à l'âge de 28 ans. Dans la postface, Mohamed Bouhamidi, professeur de philosophie et journaliste, le jeune martyre représente le symbole de "l'engagement et du sacrifice". Selon lui, les étudiants algériens des premières années de l'Algérie indépendante ont trouvé en lui "la figure historique la plus indiquée" pour perpétuer l'image que le peuple algérien se faisait de ses intellectuels, dont les étudiants, lycéens et collégiens, qui avaient mis leur science au service de la Révolution. Notre confrère aborde en outre le rapport à "l'école coloniale", rappelant que les Algériens, méfiants jusque-là vis-à-vis de l'institution, ont changé d'avis et scolarisé leurs enfants dans les années 1930, aux fins de se défaire des griffes avilissantes. "La réponse, signale-t-il, se trouve dans la description que fait Mohamed Rebah des dispositions d'esprit du peuple algérien, qui veut désormais tout à la fois pousser les enfants à ‘s'en sortir' par la ‘langue du pain', mais aussi ‘dérober sa science à l'adversaire'". Pour combattre l'ennemi. Que dire encore sur le livre de Mohamed Rebah, cet ancien militant de l'OC-FLN ? Ce nouvel ouvrage "brise un peu l'encerclement des silences complices de ce révisionnisme triomphant et nous restitue une des plus belles parts de notre histoire que nous pouvons offrir comme mémoire à nos enfants", écrit Bouhamidi. H A Nom Adresse email