Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs (PT), se fait désormais l'avocat du P-DG de Sonelgaz, Nourdine Bouterfa, cité dans le scandale de corruption lié à la construction de deux centrales électriques. Selon les révélations des enquêteurs, rapportées par la presse nationale, M. Bouterfa, son prédécesseur et 15 cadres de cette société nationale, sont tous mis sous contrôle judiciaire, et donc interdits de sortie du territoire. Voilà qui révolte Mme Hanoune pour qui l'accusé n'y serait "pour rien" dans cette affaire, et ce, avant-même que la justice ne rende son verdict final. Si pour le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, "la justice algérienne est souveraine et que chacun devra assumer ses responsabilités", pour Mme Hanoune, "beaucoup de pressions s'exercent sur l'institution judiciaire". La porte-parole du PT s'exprimait ainsi à l'ouverture d'une session ordinaire du conseil national de son parti. De son avis, ce sont ces pressions qui auraient poussé à l'accusation de M. Bouterfa et d'autres cadres dans cette affaire de corruption. Or, juge-t-elle, ce dernier "n'y est pour rien" dans ce scandale dont le premier responsable, selon elle, serait plutôt Chakib Khelil, ex-ministre de l'Energie et des Mines, impliqué dans les affaires 1 et 2 de Sonatrach. "Les responsables actuels sont victimes des pratiques de Chakib Khelil qui a laminé le secteur. Jusqu'à preuve du contraire, eux, ils restent probes. Contrairement à Chakib Khelil, les responsables actuels œuvrent pour l'algérianisation du secteur", a-t-elle encore jugé, se demandant : "Qui a intérêt à perturber le secteur de l'énergie ?" La porte-parole du PT reste ainsi persuadée que tout ce qui a été dit et se dit encore sur cette affaire de corruption, après celles de Sonatrach, ne serait qu'une cabale fomentée par des parties étrangères pour déstabiliser le secteur. "Il faut réviser toutes les lois de 2012" Sur le plan politique, et comme à chacune de ses innombrables sorties médiatiques, Mme Hanoune, qui a brandi, une fois de plus, la main de l'étranger pour justifier les lacunes internes, est prête à s'attaquer à tout le monde mais jamais au président Bouteflika. Même la convalescence du président de la République depuis plus de 2 mois maintenant, engendrant la vacance du poste qu'il occupe, n'inquiète pas outre mesure la patronne du PT. "Nous ne jugeons pas l'état de santé des responsables, mais leurs actes et les décisions qu'ils prennent (...)", a-t-elle dit, comme pour conforter les propos tenus par des officiels du genre "le Président suit de très près la situation dans le pays"... Se réappropriant toujours le discours officiel, la porte-parole du PT n'a pas manqué de dresser, par ailleurs, un bilan laudatif pour vanter les acquis et autres réalisations de l'Algérie indépendante. "Des efforts considérables ont été consentis depuis 1962 à ce jour (...). Pour préserver les acquis, il est impératif de réunir toutes les conditions nécessaires pour l'organisation d'une élection présidentielle honnête et transparente en 2014", a-t-elle préconisé, suggérant au passage de procéder à priori à l'assainissement du fichier électoral. Dans la foulée, elle appellera également à la révision de tout l'arsenal législatif, notamment la série de lois promulguées en 2012 dont la loi électorale, la loi sur les partis politiques, la loi sur les associations. Mme Hanoune a-t-elle oublié que toutes ces lois ont été promulguées dans le sillage des réformes engagées par le même Bouteflika ? Le président acceptera-t-il, en revanche, la remise en cause de ces lois adoptées sous son œil vigilant ? Pour Mme Hanoune, le grand mal c'est de ne pas reconnaître ses erreurs et ne pas œuvrer à les corriger. F A Nom Adresse email