La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a appelé hier à prendre des «mesures sévères» contre toute personne impliquée dans les affaires de corruption dans notre pays et engager une réforme politique d'urgence, permettant de mettre la lumière sur la gestion de l'argent public. Dans un rapport présenté à l'ouverture de la session ordinaire du bureau politique du PT, Mme Hanoune a demandé l'enclenchement d'enquêtes approfondies sur les multiples affaires de corruption qui ont défrayé la chronique ces derniers temps et dont la dernière concerne le groupe Sonatrach, afin que l'Etat regagne la confiance du peuple algérien. Le leader de ce parti a même porté de graves accusations à l'encontre de certains anciens ministres algériens, à l'image de Chakib Khelil, ex-ministre de l'Energie et des Mines, qui se trouve au cœur du scandale de corruption de Sonatrach. La SG du PT a estimé, dans ce cadre, que «la lutte contre la corruption exige de l'Etat des décisions révolutionnaires avec le renforcement du rôle de la Cour des comptes». Affirmant toutefois que «toute décision audacieuse qui sera prise par l'Etat bénéficierait du soutien populaire inconditionnel». Elle rappelle que le groupe parlementaire avait tiré la sonnette d'alarme, obligeant le gouvernement «à divulguer les résultats de la politique de privatisation engagée», considérant ce projet comme «l'une des principales raisons qui ont conduit à la propagation de la corruption en Algérie». Par ailleurs, Louisa Hanoune a averti de la «fragilité» de la société algérienne, gangrenée par des maux sociaux, comme le chômage, la pauvreté… Des problèmes qui sont, contre toute attente, utilisés à des fins politiques par certains partis. Elle a également lié cette situation de crise au système électoral «injuste» qui a ouvert les portes aux personnes disposant d'argent sale et ceux qui «pêchent en eaux troubles». Parmi les solutions les plus importantes proposées par Louisa Hanoune, il y a le lancement de projets d'envergure dans les wilayas du Sud et les régions enclavées du Nord, afin d'absorber le taux de chômage. Elle a, en outre, affiché ses inquiétudes quant à la situation sécuritaire au Mali, qui a entraîné «des conflits profonds entre les différentes parties qui constituent ce pays», ce qui risque d'enclencher en conséquence une vraie guerre dans la région du Sahel, et donc perturber la stabilité en Algérie. Pour clore son intervention, Mme Hanoune a abordé l'évolution des événements en Tunisie et en Egypte, en notant qu'il y a eu «une distorsion dans le cours des révolutions», qui ont ouvert la voie à toutes les possibilités. Pareillement, elle critique la situation en Syrie, qui se corse de plus en plus et encourage l'intervention étrangère.