Quelques jours après l'avant-première du long-métrage, très attendu, "Harraga Blues" de Moussa Haddad, les projections se poursuivent à la salle El-Mouggar de l'Office national de la culture et de l'information (Onci), jusqu'au 7 juillet prochain, et ce, à raison de 4 séances par jour : 14h, 16h, 18h et 20h. Contrairement à la soirée de l'avant-première où beaucoup de personnes avaient fait le déplacement, les séances de projections n'attirent pas beaucoup de monde. Coécrit par le réalisateur et Amine Bedjaoui-Haddad, "Harraga Blues" traite d'un sujet épineux, et toujours d'actualité : l'émigration clandestine ou le phénomène des Harraga, qui touche principalement les jeunes. Le film, justement, place les jeunes au centre de l'intrigue, afin de mettre l'accent sur leurs réalités. Ils quittent leur famille, leur travail et tout ce qu'ils ont réussi à construire (mais dans la plupart des cas, c'est plutôt le contraire), à la conquête de l'eldorado, d'un rêve appelé Europe. "Harraga Blues" est un drame social qui traite de l'émigration clandestine, à travers l'histoire de 2 Algérois : Zine (incarné par Karim Hamzaoui) et Rayan (interprété par Zakaria Ramdane) rêvent de partir en Espagne, et ce, malgré la situation sociale et familiale, plutôt confortable, dans laquelle ils évoluent. Zine, Pizzaiolo, part en premier dans une barque de fortune avec l'espoir de rejoindre son frère, installé en Espagne. Son rêve est de revenir avec beaucoup d'argent afin d'épouser sa fiancée Zola. Rayan est, quant à lui, musicien et ne pense qu'à une seule chose : fuir son environnement familial, qui le pèse, notamment, après le décès de sa mère et le remariage de son père. Quatorze ans après son dernier film "Made in", Moussa Haddad revient avec une fiction de 110' minutes qui traite d'un sujet sensible. Il retrace, dans son film, les démarches coûteuses et parfois très dangereuses qu'entreprennent les jeunes afin d'atteindre l'autre rive. Tout au long de cette fiction, on suivra les aventures des 2 jeunes hommes dans leur quête du bonheur et de lendemains meilleurs : les efforts fournis pour amasser l'argent afin de payer les passeurs, la déception de Zine, le choix de Rayan, etc. Techniquement bien fait, et rehaussé par une belle musique signée Lotfi Attar, "Harraga Blues" souffre tout de même de quelques moments difficiles, notamment, en raison du scénario un peu faiblard, sans aucun effet de surprises ou de suspense. De plus, les dialogues ne sont pas du tout représentatif du parler jeune algérien. "Je m'attendais à mieux ! L'histoire n'est pas fameuse ; c'est du déjà-vu", nous déclare un père de famille à l'issue de la projection. F Y N Nom Adresse email