Le premier tour de manivelle "Haraga Blues", le nouvel opus du cinéaste algérien Moussa Haddad, a été donné samedi après-midi au Palais de la culture (Alger). Deux scènes de ce long-métrage ont été interprétées par les principaux comédiens, trois jeunes acteurs inconnus du public, devant une foule nombreuse. "Haraga Blues" est un drame social qui raconte l'histoire de deux jeunes algérois, Zine et Rayane, liés par une grande amitié et qui caressent le rêve de gagner la rive nord de la méditerranée en quête d'un nouvel Eldorado. Les événements de cette fiction se déroulent principalement à Alger et Annaba et dans quelques autres villes constituant l'itinéraire de Rayane qui se rend en voiture chez son oncle pour se faire remettre l'argent nécessaire à son voyage. Le rêve commun des deux héros se transforme rapidement en un sujet de divergence après une amère expérience de Zine de gagner clandestinement l'Espagne sur une embarcation en partance d'Oran. Ce dernier tente alors par tous les moyens de dissuader son ami de " ne pas refaire la même erreur". "L'idée première est de faire un film qui traite de l'émigration clandestine sans qu'il ne soit moralisateur", a confié M. Haddad en marge de ce premier clap de "Harraga Blues". En plus des trois nouveaux visages qui incarneront les personnages principaux, à savoir Zine, Rayane et Zola (la petite amie de Zine), des noms connus du cinéma et de la Télévision algériens, à l'instar de Kaci Tizi-Ouzou, qui revient au grand écran après une absence de 3 ans, ainsi que Bahia Rachedi, Ahmed Benaissa, Arslan, Mohamed Adjaïmi et Hacen Benzerari figurent au casting. La date du démarrage du tournage n'a pas encore été arrêtée, selon la productrice et co-scénariste, Mme Amina Bedjaoui-Haddad, qui a toutefois, précisé que la durée de ce dernier a été établie à dix semaines. Le montage financier du film est en cours d'élaboration avec une participation initiale du FDATIC (Fonds de développement des arts et des techniques de l'industrie cinématographique) estimée à 20 millions de dinars en attendant d'autres sponsors. Le budget global s'élevant à 60 millions de DA. Par ailleurs, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, présente à ce premier tour de manivelle est revenue sur la réhabilitation des salles de cinéma qui constitue, selon elle, une "priorité de l'heure" pour son département. "La tâche est cependant loin d'être aisée", a jugé la ministre, évoquant des obstacles, qu'elle n'a pas définis, concernant la récupération des salles obscures. Mme Toumi a également tenu à exprimer sa fierté de voir le film de Rachid Bouchareb "Hors la loi" nominé aux Oscars.