Le long métrage de fiction « Harraga Blues », un drame social sur l'émigration clandestine du réalisateur algérien Moussa Haddad, est projeté à la salle El Mougar, en présence d'un nombreux public depuis sa programmation par l'ONCI (Office national de la culture et de l'information) qui a beaucoup apprécié ce film. Le long métrage raconte l'histoire de deux jeunes amis, Rayan (Ramdan Zakaria) et Zino (Karim Hamzaoui) qui rêvent de quitter l'Algérie pour vivre ailleurs. Ils projettent, chacun selon ses moyens, de prendre l'embarcation qui va les mener clandestinement vers les côtes européennes. La thématique n'est pas nouvelle mais Moussa Haddad, qui reprend le travail cinématographique après treize années d'absence, a voulu élargir la perspective sans donner de leçon de morale. Le cinéaste a lui même avoué que c'est un sujet qui interpelle toute la société. Il n'a pas voulu faire de la morale, mais seulement faire un bon film qui plaise aux jeunes. Le réalisateur met également l'accent sur les relations amoureuses et familiales des deux héros, en multipliant les scènes de dialogue où il est question d'amour et d'ambitions de richesse des deux amis. Ces scènes abordent également les conséquences malheureuses du choix de Zine sur ses parents (Bahia Rachedi et Ahmed Benaissa) et sur sa fiancée, interprétée par Mouni Boualem. D'une durée de 110 minutes, « Harraga Blues » oscille entre la tentative malheureuse de Zine d'émigrer clandestinement en Europe à partir des côtes oranaises, en payant au prix fort les services d'un passeur, et les tribulations entre Alger et Annaba de Rayan, qui, lui, n'a pas les moyens de partir et qui est hanté par le souvenir de sa mère, disparue alors qu'il était enfant. Pour rappel, « Harraga Blues » avait été projeté en 2012, dans une version antérieure, en avant-première mondiale lors du Festival du film d'Abou Dhabi (Emirats arabes unis). Des luttes, des angoisses, des rêves et des ambitions sont décrits avec talent grâce au génie créateur de ces jeunes comédiens. Une salve d'applaudissements a ponctué la projection qui interpelle la conscience sociale. Produit par Moussa Haddad Production et l'Agence algérienne du rayonnement culturel (Aarc), Harraga blues, bien servi par la musique de Lotfi Attar et les images de Bachir Sellami malgré ses faiblesses, est projeté en salles depuis le 17 au 29 juin 2013, avant d'être projeté dans les villes de Saïda, Annaba et Oran. Né à Alger en 1937, Moussa Haddad est l'auteur d'une dizaine de films dont la célèbre comédie « Les vacances de l'inspecteur Tahar » sorti en 1973 avec le regretté duo inégalable Hadj Abderrahmane et Yahia Benmabrouk (L'apprenti)