Le consul honoraire français à Benghazi dans l'est libyen, Jean Dufriche, a échappé sain et sauf jeudi soir à une tentative d'assassinat, selon un de ses proches et un responsable des services de sécurité. Selon Mohamed Hijazi, un porte-parole des services de sécurité à Benghazi, la voiture du Dr Dufriche a essuyé des tirs, jeudi soir, provenant d'un autre véhicule, alors qu'il rentrait chez lui en compagnie de son épouse. Le couple quittait l'hôpital vers 23h (21h GMT) quand des hommes armés à bord d'un véhicule ont tiré sur eux. "Au moins 10 balles ont atteint le véhicule. Mais personne n'a été blessé", a ajouté M. Hijazi. "Le Dr Dufriche et son épouse sont revenus à l'hôpital où les services de sécurité les ont pris en charge", a-t-il ajouté. Selon lui, "une équipe des forces spéciales de l'armée libyenne a assuré la sécurité du consul honoraire de France jusqu'à son départ aujourd'hui". Un des proches du consul honoraire de France a rapporté que le Dr Dufriche était au volant de son véhicule quand des hommes armés à bord d'une voiture se sont mis à son niveau et ont tiré plusieurs balles avec une "arme de poing". Ce proche a indiqué avoir constaté au moins 7 impacts de balles sur le véhicule. "M. Dufriche et son épouse n'ont pas été blessés et ont pu quitter Benghazi vendredi vers Tunis", a-t-il ajouté. Dans la même ville libyenne et dans la même journée, le chef du Conseil militaire de la Cyrénaïque, l'aile militaire des partisans du fédéralisme dans l'est de la Libye, a été blessé par balle dans une tentative d'assassinat à Benghazi. Ses deux accompagnateurs ont été tués dans l'attaque, menée par un "groupe d'inconnus". Les partisans du fédéralisme dans l'est du pays maintiennent la pression sur le gouvernement pour tenter de mettre fin à la marginalisation dont ils se disent toujours victimes, même après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Ainsi, le Conseil de la Cyrénaïque (région orientale), un groupe politique de partisans du fédéralisme, a proclamé le 1er juin l'autonomie de la Cyrénaïque "dans le cadre de l'Etat libyen", sans toutefois que des mesures concrètes soient mises en place. Il plaide pour un Etat fédéral, où les provinces (Tripolitaine à l'Ouest, Cyrénaïque à l'Est et Fezzan au Sud) seraient dotées d'une large autonomie, comme c'était le cas dans les années 1950, sous la monarchie. Bastion de la révolution libyenne qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la ville de Benghazi a été ces derniers mois le théâtre de plusieurs explosions et d'une vague d'assassinats et d'attaques contre des intérêts occidentaux. Par ailleurs, l'Alliance des forces nationales (AFN, libérale), principale force de l'Assemblée nationale libyenne, a annoncé, jeudi, qu'elle suspendait partiellement sa participation aux travaux de l'Assemblée pour dénoncer "une mise en scène politique dirigée par le pouvoir des armes". R. I. Nom Adresse email