Une nouvelle série d'informations (rumeurs) contradictoires a animé le landerneau algérois entre vendredi et lundi au sujet de la santé de Bouteflika et de son imminent retour au pays. L'information est rapportée par un site. Un troisième site le donnait, en revanche, carrément pour mort. Un décès survenu, selon ce site, dans la nuit de vendredi à samedi. Dans l'ensemble des cas, ça sent l'information téléphonique à mauvaise source unique même si une agence internationale s'en est fait le relais. Le mythe de la dissimulation a décidément la vie dure. Comment croire à l'heure d'Internet qu'un éventuel décès du chef de l'Etat dans la capitale française resterait frappé du sceau du secret ? Il paraît que ça donnera le temps de préparer la succession. Ridicule ! Un tel secret ne survivra pas plus de quelques heures à Paris. Pareil pour un retour au pays : il pourra éventuellement se faire dans la discrétion si les autorités le décidaient mais pas dans le secret. D'autant que les hypothèses les plus alarmantes semblent avoir vécu. Les fuites organisées n'accréditent pas la thèse d'une aggravation de l'état de santé du président Bouteflika depuis la diffusion de ses images par l'ENTV. Des images qui furent un démenti à la parole officielle puisqu'on découvrait grâce à elles que le chef de l'Etat n'avait pas été victime d'un AIT mais bien d'un AVC qui impliquait une rééducation fonctionnelle. Une preuve que les fonctions avaient bien été atteintes. Depuis la visite effectuée par le Premier ministre et le chef d'état-major de l'ANP à l'hôtel des Invalides, le Président n'a pas quitté cet établissement où il observe une convalescence après avoir quitté l'hôpital du Val-de-Grâce. En tout cas, il y était encore hier alors qu'il était supposé être rentré. D'ailleurs, personne n'a relevé de fébrilité particulière à l'aéroport d'Alger, à l'ENTV, dans les ministères ou à la Présidence. On imagine mal les services protocolaires tenus dans l'ignorance d'une nouvelle qu'on ne s'est pas privé de distiller par ailleurs à quelques médias. A-t-on voulu le forcer à précipiter son retour ? La question ainsi posée en amène une autre : qui veut ce retour ? Le calendrier religieux a fourni à la Présidence une occasion d'un petit démenti. Le palais a publié un communiqué pour informer que le Président a adressé ses voeux aux dirigeants musulmans à l'occasion du Ramadhan. "À l'occasion du mois sacré du Ramadhan, le président Bouteflika a adressé aux souverains et chefs d'Etat arabes et musulmans des messages dans lesquels il leur a exprimé ses voeux les plus sincères, priant Dieu Le Tout-Puissant de les entourer de la grâce, de la bénédiction et des bienfaits de ce mois sacré", écrit le communiqué selon lequel le chef d'Etat a reçu des messages similaires. Le texte vise à accréditer l'idée d'un président de la République qui exerce ses fonctions puisque c'est à lui qu'est attribuée l'initiative du message et non à ses services. Le communiqué pêche par un silence sidéral s'agissant des activités essentielles sur lesquelles est attendu le chef de l'Etat : les promotions, nouvelles affectations et mises à la retraite au sein du commandement dans l'armée, les traditionnels mouvements concernant les walis, les diplomates et les magistrats et le sort de la loi de finances complémentaire. Y K Nom Adresse email