Comme d'habitude en cette veille du mois béni du Ramadhan, des grossistes, seuls maîtres de la situation, profitent de la forte demande pour s'adonner à une spéculation sur les prix de certains produits de première nécessité. Même si, cette année, l'avant-Ramadhan n'a pas connu de pénuries de produits de première nécessité, comme cela a été le cas les années précédentes, la hausse des prix, par contre, a été au rendez-vous. Ce mois de Ramadhan n'échappera donc pas à la traditionnelle hausse des prix. Du moins pour la première semaine. Cette flambée des prix ne s'est pas fait attendre. A une dizaine de jours du début du mois sacré, viandes rouge et blanche, poissons, légumes et fruits ont connu une forte augmentation. Les prix affichés sur les étals des marchés sont déjà inabordables. La laitue est ainsi affichée, dimanche au marché Clauzel, entre 80 et 100 DA le kilo. Les haricots sont vendus à 150 DA, le poivron à 80 DA, le piment à 100 DA, les carottes, les navets et la courgette sont cédés à 70 DA le kilo chacun. L'oignon et la pomme de terre sont vendus à 40 DA le kilo et la tomate à 80 DA. Le citron, très demandé sur la table du f'tour, est cédé à 200 DA. Les fruits de saison sont, au grand dam des faibles bourses, devenus une denrée rare vu leur cherté. La pêche et l'abricot sont à 100 DA/kg alors que la datte est cédée entre 480 et 800 DA/kg, selon la qualité proposée. Pour les fruits secs, à la base de beaucoup de plats durant le mois de Ramadhan, les pruneaux sont à 350 DA/kg en moyenne, alors que le prix des raisins secs varie entre 450 à 900 DA/kg, l'abricot séché étant cédé à 600 DA/kg. Les viandes ont connu le même sort. Ainsi, la viande d'agneau est passée à plus de 1 400 DA le kilo et le bœuf à 1 250 DA. Quand on sait que le bœuf était cédé, il y a quelques semaines, autour de 1 000 DA, c'est près de 20% d'augmentation. Tandis que le poisson, à l'exemple de la sardine, est cédé, dans certains marchés de la capitale, à 500 DA. La viande blanche, considérée comme le produit de luxe des petites bourses, n'est également pas à la portée de tous les ménages. Le poulet vidé qui, dans un passé récent, était cédé à 240 DA/kg, est proposé ces derniers jours entre 320 et 350 DA/kg. Sur le marché de volaille de Magtaâ Keira, le moins cher pour ce qui est de la dinde, les tranches d'escalope sont à 650 DA, la cuisse à 360 DA et la carcasse à 270 DA. Il y a une semaine, le prix du kilo d'escalope était à 480 DA ; cette montée en flèche est due au manque de marchandise, la dinde se fait rare, selon les fournisseurs, d'où la spéculation sur ce produit. A voir les prix pratiqués, le citoyen ne peut que se rabattre sur le surgelé, qui reste relativement abordable. Du côté des pouvoirs publics, des dispositions particulières ont été prises pour lutter contre la spéculation et mettre sur le marché les quantités nécessaires pour maintenir le niveau des prix à la hauteur du budget des ménages. Il reste qu'à chaque Ramadhan, on assure qu'il se déroulera sous les meilleurs auspices, et la réalité est tout autre. La forte demande est justement l'une des conditions qui joue sur la hausse des prix, selon l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Selon elle, l'Algérie enregistre un déficit de plus de 50% en produits de consommation, 30% dans la filière des fruits et légumes et 40 % en viandes rouge et blanche. Pour l'UGCAA, le comportement du consommateur pourrait inverser la tendance. "Si ce dernier réduit ses achats en viande rouge au début du Ramadhan, les prix vont assurément baisser". Pour combler le vide laissé par l'administration en charge de contrôler et réguler le marché, la Fédération nationale des consommateurs algériens a décidé de rééditer son initiative de l'année dernière, visant à faire baisser les prix des produits, dont les viandes, très prisées durant Ramadhan. Cette initiative consiste en le boycott de cette denrée durant la première semaine de ce mois de jeûne. Une action qui, si elle était suivie, ferait baisser les prix. Reste à convaincre le consommateur à suivre un tel mot d'ordre auquel il n'est pas habitué. S. S. Nom Adresse email