Arrivé la matinée du jeudi pour entamer la préparation du premier tour de l'élection présidentielle du 28 juillet prochain, le gouverneur de Kidal en est reparti le soir même, après quelques heures, en raison de la tension provoquée par sa présence. "Le gouverneur de Kidal, qui est arrivé aujourd'hui, est reparti en fin d'après-midi par l'avion qui l'a amené" de Bamako, a affirmé une source malienne, en parlant, sans les donner, de "raisons stratégiques" à ce départ. Le retour à Bamako du gouverneur, le colonel Adama Kamissoko, a été confirmé par une source africaine de la force de l'ONU au Mali (Minusma), qui a dit qu'à son arrivée il y avait "vraiment de la tension". Pour justifier son départ, le gouverneur, qui était accompagné de plusieurs autres responsables régionaux, a déclaré que "les locaux du gouvernorat" étaient "occupés par des groupes armés" qu'il n'avait pas nommés. Il n'avait pas exclu un retour à Bamako "avant de revenir". Les tensions restent vives à Kidal entre partisans et opposants du retour de l'armée il y a une semaine. Celui-ci s'est fait parallèlement au cantonnement des combattants du MNLA, conformément à un accord de paix signé en juin à Ouagadougou. Plusieurs manifestations des deux camps ont eu lieu depuis. Deux soldats de la Minusma et un Français, également présents dans la ville, ont été blessés par des jets de pierres, et des dizaines d'habitants, affirmant craindre des violences de la part des Touareg, se sont réfugiés dans un camp militaire. Deux civils, grièvement blessés par balles, mercredi, par des hommes armés, ont dû être évacués vers Gao, la grande ville du nord du Mali, située à 300 km au sud de Kidal. Déjà mauvaises avant le début du conflit, les relations entre communautés noires, majoritaires au Mali, et les "peaux rouges", membres des communautés arabe et touareg, se sont depuis considérablement dégradées, ces derniers étant assimilés aux groupes jihadistes, considérés comme les responsables des malheurs du pays. M. T./Agences Nom Adresse email