Son parcours ressemble à un conte de fées. Sa réussite en France et surtout à l'international est le fruit d'un dur labeur, d'un engagement sans faille et aussi d'une témérité chevillée au corps. Raconter cette success-story, c'est tenter de saisir la fougue avec laquelle le jeune Karim Oumnia entreprend ses projets. Issu d'une famille originaire d'Azazga (Tizi Ouzou), Karim est né en juillet 1967 à Alger. Après un diplôme obtenu à l'Ecole nationale polytechnique d'Alger au début des années 90, il décide, dès lors, de tenter sa chance en France. Il intègre l'Ecole des mines de Nancy, où il ressortira, une année après, avec un diplôme d'ingénieur, avant de travailler, durant la même période, comme enseignant à l'université. Après quelques mois d'enseignement à Institut national polytechnique de Lorraine et à Metz, Karim s'oriente vers des laboratoires de recherches, où il creuse son sillon et donne libre cours à ses penchants vers la recherche et l'innovation. La rencontre d'un homme avec son destin est parfois le fruit d'un hasard. C'est dans un restaurant parisien que le jeune Algérien retrouve sa voie, celle qui le mènera un peu plus loin que ses propres rêves. En effet, à côté de la table qu'il occupait, un groupe d'inconnus s'échangeaient des propositions sur des semelles de chaussures de football. Karim tend l'oreille et comprend que «ces inconnus» tentent de résoudre un problème. Ce sont en fait, des responsables d'une entreprise brésilienne spécialisée dans la chaussure de sport. Karim s'immisce dans la discussion et propose ses services à ses vis-à-vis. Rendez-vous pris, 45 jours plus tard, Karim retrouve «les inconnus» à Londres. «Je n'avais pas vraiment de solution à leur problème», disait Karim, mais «juste une idée». L'idée qui taraudait l'esprit du jeune Karim était une formule qui permettrait de fabriquer des chaussures légères. Avant de partir à Londres, Karim s'est rendu à Hong-Kong, en Chine, où il a visité les usines de fabrication de chaussures. Euréka ! La solution de Karim n'est plus une idée. Il a trouvé et fabriqué la chaussure qui révolutionna le monde. Reçu par plusieurs responsables de l'entreprise brésilienne, Karim présente une collection qui subjugua ses interlocuteurs. «Au début, ils pensaient que j'ai fabriqué des chaussures jetables, tellement elles étaient légères», a-t-il dit. Au cours de l'entrevue avec les spécialistes brésiliens, ces derniers, se souvient Karim, lui ont demandé de travailler pour eux. «J'avais refusé puisque je voulais travailler avec eux». Ce qui fut fait, Karim, qui a plusieurs cordes à son arc, crée Explor en 1994, spécialisé dans le développement de produits pour les grandes marques. En parallèle, il crée Baliston. Une marque connue et qui ne manquera pas de séduire le monde entier en un laps de temps très réduit. La marque a évolué avec de grands noms de sports. A l'image de Barrichello en Formule 1, Lennox Lewis... Dès lors, les commandes se comptaient par centaines et le jeune franchit une nouvelle étape dans sa vie professionnelle et ne lésine plus sur les moyens pour agrandir son entreprise. «J'ai travaillé avec plusieurs fabricants, et comme ils sont tous sur un même modèle, j'ai décidé de lancer ma propre marque, Baliston». Malgré la réticence de ses proches, Karim prend son courage à deux mains et s'engage dans cette aventure. La révolution Baliston se résume à sa forte et rapide ascension en Europe et dans le monde. Elle est présente, depuis 2009 dans plus de 50 pays. Baliston est courtisé par des stars, à l'image d'Antonio Banderas, Johnny Hallyday, MC solaar, Will Smith... Et même l'ancien président, Jacques Chirac en a fait sa chaussure préférée. La réussite de Baliston est aussi un gage de bon augure pour plusieurs clubs de foot en France. Karim raconte que tous les clubs qu'il a équipés ont accédé à la Ligue1. AS Nancy Lorraine, Estac Troyes, AC Ajaccio, équipe nationale du Mali, mais aussi de plusieurs clubs algériens après la chute d'El Khalifa. En vrai capitaine d'industrie, Karim ne s'est pas arrêté à la réussite de Baliston. Il a créé une autre chaussure qui a eu des effets autres que ceux de Baliston. En effet, la Glagla Shoes, unique chaussure ventilée au monde a eu un effet inattendu. En plus de ce système de ventilation, «la Glagla est ultra légère et lavable en machine. Elle est composée de 40 produits et ne pèse que 240 gr. Flexible, elle préserve le mouvement naturel du pied ce qui permet d'oublier la chaussure et de retrouver la sensation de la marche pieds nus. C'est une véritable révolution pour vos pieds», explique Karim, en ajoutant que des chaussures «pour femmes sportives et pour les pèlerins sont disponibles». Il informe que sa création a sillonné les quatre coins de la planète. Sollicité de partout, Karim a fait le tour des grandes capitales mondiales. Parti de Bir Mourad Raïs, Karim était de tous les voyages officiels de Jacques Chirac, notamment en Algérie en 2003. Il est présenté comme «l'entrepreneur de l'année-Région Nord Est en 2005». Karim a reçu aussi la médaille de chevalier à l'ordre national du mérite. La Glagla-shoes, appellation d'un stagiaire chez Karim, compte 180 collaborateurs dans le monde, avec 58 bureaux et showrooms et 47 distributeurs. Karim compte installer une entreprise de distribution en Algérie, Max For, qu'assure Idir Idir, avec des candidatures de 100 magasins à l'échelle nationale ainsi que des perspectives de production à l'avenir. Dans un marché très compétitif, le jeune Algérien a sa place. Il la doit à son engagement, à son amour du travail et aussi aux opportunités qu'il ne rate pour rien au monde... M M Nom Adresse email