À compter du 1er août, le nombre de dossiers à réceptionner sera limité à 20 000 chaque année. De plus, les candidats à l'immigration doivent avoir un niveau de langue intermédiaire avancé, soit une note supérieure à 7 sur 12, faute de quoi, leurs dossiers seront rejetés. Cette procédure favorisera-t-elle les Maghrébins ? Le Québec a introduit de nouvelles règles en matière d'immigration et d'accueil de travailleurs étrangers qualifiés. Ces changements sont en vigueur depuis le 1er août. Ainsi, le Québec n'acceptera dorénavant qu'un maximum de 20 000 demandes pour la catégorie des travailleurs qualifiés. Jusque-là, la province, à elle seule, accueillait, annuellement, entre 50 000 et 55 000 immigrants de tous les pays du monde. Le ministère québécois de l'Immigration et des Communautés culturelles (MICC) a tenté de justifier sa nouvelle démarche qui suscite débat. "En limitant le nombre de demandes à recevoir, le ministère pourra traiter un plus grand nombre de demandes en attente et ainsi réduire les délais de traitement", explique-t-il dans un communiqué rendu public mercredi. L'autre changement majeur concerne la maîtrise du français. Désormais, le niveau de connaissance linguistique exigé sera élevé. Le niveau intermédiaire avancé deviendra le seuil minimal pour se voir attribuer des points. Autrement dit, si un candidat n'obtient pas une note au moins supérieure à 7 sur un total de 12, il aura zéro point dans son dossier. Sinon, un requérant principal peut se voir attribuer 2 points pour la connaissance du français écrit. Selon le communiqué, la démarche du gouvernement vise à "améliorer le processus de gestion des demandes dans le but de maximiser l'apport des personnes immigrantes à la société québécoise et valoriser davantage la maîtrise du français". Avec cette nouvelle donne, ce sont les bassins asiatique et latino-américain qui risquent de passer à la trappe. N'étant pas francophones, les Chinois et les candidats de l'Amérique du Sud, par exemple, auront du mal à justifier un tel niveau de connaissance linguistique. Ce sont les autres provinces, notamment anglophones, comme l'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique, qui risquent d'attirer un surplus d'immigrants non francophones. Les Chinois sont par exemple très nombreux dans l'Ouest canadien, dont la principale ville, Vancouver, porte désormais le sobriquet de "Hang-Kouver", allusion à Hong-Kong. Visiblement, les candidats maghrébins et africains (subsahariens) se retrouvent avantagés. Cependant, cet atout linguistique ne doit pas cacher une réalité amère qui fait qu'à Montréal, la métropole québécoise, les Maghrébins détiennent la palme en matière de chômage avec un taux qui frise les 30%. Ce chiffre a été révélé lors d'un colloque consacré à l'intégration des Maghrébins dans le milieu du travail tenu en février 2012. Ces changements apportés par le gouvernement souverainiste (c'est le Parti québécois qui est au pouvoir depuis septembre 2012) participent d'une volonté des autorités à réaffirmer la place du français dans la société québécoise où la question linguistique et identitaire demeure un enjeu politique majeur. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si le gouvernement provincial a encensé la 8e édition des Journées Québec, une sorte de salon professionnel, organisée en juin à Paris et à Bruxelles. Le MICC s'est fendu d'un communiqué pour saluer le succès de cette mission de recrutement à l'étranger. "Lorsqu'elles sont recrutées, ces personnes arrivent au Québec avec une offre d'emploi. Elles sont jeunes, francophones et francophiles, ce qui leur permet de contribuer tant à la vitalité du français qu'au développement économique de notre société", a déclaré la ministre Diane de Courcy. Y. A. Nom Adresse email