Résumé : L'inspecteur en a beaucoup appris sur Fouzia. Certaines confidences du psy concordent avec certains faits de la vie de Fouzia au point de le perturber. Le psy n'est pas au courant d'une relation entre elle et Dr Kamel, mais tout est possible. L'inspecteur prend une copie du dossier médical et décide de se rendre chez Fouzia... Cette dernière s'apprête à partir au travail lorsqu'il frappe chez elle. Elle ne cache pas sa surprise. - Bonjour inspecteur ! - Bonjour... - J'allais partir, dit-elle en reposant son sac à main sur le meuble de l'entrée. Ce doit être urgent pour que vous veniez si tôt... - Ma journée a commencé il y a trois heures, répond-il en la suivant au salon. Je devais vous voir avant... - Vous avez du nouveau ? - Non, hélas, pas pour l'instant, répond-il, ne lui racontant pas son passage à la clinique. Je voulais avoir de vos nouvelles ! Fouzia hausse les épaules avant de s'asseoir, l'invitant à en faire de même. La tristesse s'est peinte sur son visage. Des larmes brillent dans ses yeux. Elle respire profondément avant de répondre. - Comment je vais ? se demande-t-elle. Des fois, je ris, des fois je pleure mais le plus souvent, je pleure, reconnaît-elle. De tristesse, de déception... Inspecteur, on ne doit jamais se fier à quelqu'un même si on le connaît depuis des années ! Ma relation, mon histoire avec Dr Kamel, ce n'est pas le fruit de mon imagination ! Je ne suis pas une enfant de sept ou huit ans qui se construit un personnage avec qui discuter, avec qui passer le temps ! Cela va vous surprendre mais je ne regrette pas d'avoir aimé... Je regrette seulement qu'il veuille me faire passer pour une folle. Il nie m'avoir connue et avoir passé du temps avec moi alors qu'il était autant avec moi qu'avec sa famille ! Je n'ai jamais voulu faire du mal à sa famille ! Sincèrement, je regrette d'avoir envoyé les photos à son bureau. Si je n'avais pas écouté ma collègue, il ne serait rien arrivé de tout cela ! Il ne m'aurait pas agressée en pleine rue, il n'aurait pas envoyé quelqu'un récupérer nos souvenirs ! Il n'avait pas le droit, cela m'appartenait ! - On finira par les retrouver, promet-il. - Je ne crois pas, dit Fouzia très réaliste. Ils ont utilisé des gants... même les empreintes de Kamel ont disparu ! Pourtant il venait, touchait tout... - Il aurait chargé quelqu'un de tout nettoyer ? - Il avait les clefs, dit-elle. C'est fort possible... - Fouzia, je voudrais voir où vous rangez vos médicaments ! - Dans le tiroir du meuble de la salle de bains... Elle n'a pas à lui montrer où elle se trouve. Il s'y rend et elle le suit. Elle le regarde retirer tous les médicaments et les mettre dans un sachet, pour les emporter. - Laissez-moi les somnifères ! Je ne peux pas dormir sans eux ! - Depuis quand les prenez-vous ? - Chaque fin de journée, depuis quelques semaines ! Avec tous ce que j'ai vécu dernièrement, j'ai du mal à m'endormir ! - Et ces calmants ? demande-t-il en lui montrant la boîte. Où les avez-vous achetés ? - Kamel me les avait donnés... L'inspecteur hoche la tête. - Vous n'en prenez plus, n'est-ce pas ? - Non mais les somnifères si, précise-t-elle. Laissez-moi en quelques-uns ! - Oui. Avez-vous une ordonnance ? Qui vous les a prescrits ? - À chaque fois que j'ai eu besoin de médicaments, Kamel m'en apportait... - Bon, je ne vais pas vous retarder davantage...Mais... êtes-vous déjà allée à sa clinique ? - Non ! Il ne voulait pas... - Bien ! Excusez-moi de vous avoir retardée ! L'inspecteur part en premier. Il se rend au commissariat et s'enferme dans son bureau. Il a besoin de prendre du recul et de revoir tous les éléments de cette enquête... (À suivre) A. K. Nom Adresse email