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L’embuscade tunisienne
Publié dans Liberté le 14 - 02 - 2004

Il se révèle de jour en jour que les spectateurs algériens du match Algérie-Maroc ont subi une véritable expédition punitive d’État. On pouvait voir déjà sur l’écran, au cours du match que les policiers ne faisaient pas de quartiers dans les gradins. Les tribunes étaient filmées en portion pour que le massacre se passe un peu à huis clos et un officier semblait exciter ses troupes pour que la charge soit soutenue.
De tristes nouvelles nous viennent des derniers arrivés parmi les supporters et les journalistes. On savait que la Tunisie était un pays démesurément policé, par la nature même de son régime. On savait que nos passionnés de football, n’ont pas tous la conduite sportive qu’on attend des amateurs de stades. Dans notre championnat national, les débordements vont souvent jusqu’à la dérive et ont parfois atteint l’irréparable. Mais qu’à une manifestation de colère de supporters dépités, les services de police du pays hôte répondent par une “ratonnade� systématique de l’Algérien dans et en dehors du stade, est révélateur d’un état d’esprit qui caractérise donc les autorités officielles. Si la répression après avoir été si brutale a été prolongée par une chasse à l’homme à travers les rues de Sfax, voire à travers la Tunisie, c’est qu’il y a eu volonté de sévir contre tous nos ressortissants. Il ne s’agit plus d’une opération d’ordre public ; il est question d’un raid répressif contre toute une colonie de supporters.
Et s’il se confirme que des Algériens sont retenus dans des commissariats tunisiens, secrètement donc, puisqu’il n’en est officiellement pas encore question, il faut craindre que ce ne soit pour le meilleur traitement.
Outre que la situation présente les caractéristiques d’un casus belli, elle est révélatrice des avatars culturels qui rendent chimérique l’idée maghrébine. La fraternité que le populisme des régimes a toujours chantée n’a jamais été entretenue dans la pratique. Élevé au chauvinisme arabiste quand il s’agit de les remonter contre l’Occident et au fanatisme nationaliste quand il faut affronter le voisin, les jeunes Maghrébins conçoivent la rencontre sportive comme une occasion de rappeler le bien-fondé de son sectarisme. Ainsi, une compétition sportive a tourné à l’embuscade policière contre des Algériens, même si certains d’entre eux ont fourni le prétexte à une répression à l’évidence disproportionnée, si l’on en juge par ces séquelles sur les victimes.
À quoi sert un Maghreb qui est plus un Maghreb des polices qu’un Maghreb des citoyens ? Exclus de retrouvailles, des Marocains, des Algériens et des Tunisiens qui ne se retrouvent que lors de la confrontation croient forcément qu’ils ne se croisent que pour en découdre. Remontés à blanc par leurs régimes respectifs, ils pensent qu’ils ne sont faibles que lorsqu’ils se laissent battre par le voisin !
Que venaient faire des portraits du Président dans une rencontre de football ? Pourquoi sur seize pays participants, l’effigie seule de Bouteflika était exhibée, s’il n’y avait déjà un usage extra-sportif de cette occasion ?
Les pouvoirs veulent le Maghreb des discours peut-être, mais parasitent les retrouvailles citoyennes. Tout porte à croire que la haine a été semée jusque dans les institutions, si l’on s’en tient au comportement de la police tunisienne à Sfax et ailleurs. Peut-être faudra-il, pour sauvegarder un possible Maghreb, fermer toutes les frontières en attendant de fermer les régimes.
M. H.
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