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Ce qui s’est passé à Sfax
Des supporters Algériens témoignent
Publié dans Liberté le 10 - 02 - 2004

Les Tunisiens ont vendu beaucoup plus de billets que ne pouvait en contenir le stade M’hiri de Sfax. L’intervention de la police a été violente. Elle n’avait pas fait de distinction entre les véritables auteurs des actes de vandalisme et les innocents supporters. Ces derniers ont même été victimes de scènes de lynchage.
Les Algériens étaient, dimanche soir, doublement affectés à l’issue de la confrontation au sommet entre l’Algérie et le Maroc. Il y a eu, bien sûr, cette élimination pas du tout méritée eu égard à la prestation des Verts, mais surtout le cauchemar vécu par les supporters de l’EN avant et après le match. De retour à Sousse, les supporters, qui se sont déplacés en masse à la ville de Sfax, étaient encore sous le choc et avaient du mal à trouver les mots pour décrire les scènes de violence dont ils ont été victimes. Tout le monde s’accorde à dire que les policiers tunisiens et les brigades anti-émeutes ont chargé le public avec une cruauté difficilement imaginable. “Les policiers ont tabassé tout ce qui est algérien d’une façon systématique. Ils nous ont roués de coups de matraque en visant directement la tête et de coups de pied sur le visage. Beaucoup de supporters se sont retrouvés sur le sol le visage plein de sang. Certains ont carrément perdu connaissance. Dans la mêlée générale et devant la bestialité du service d’ordre, des supporters suppliaient leurs bourreaux de les laisser partir, mais ces derniers continuaient à les battre comme s’ils prenaient du plaisir à le faire. J’ai même entendu certains d’entre eux dire : tue-le…�, raconte Farid d’une voix pleine d’émotion. Notre témoin ajoute que “les policiers s’en prenaient parfois à trois ou à quatre pour frapper un seul supporter. Beaucoup d’entre eux couraient dans tous les sens, cognant des personnes qui n’avaient rien à voir avec ceux qui, de l’autre côté, avaient saccagé et jeté les sièges sur la main courante. On se croirait dans un film de psychose…� À côté de lui, Tarek acquiesce de la tête et laisse apparaître, au fil de la discussion, des signes d’énervement puis d’une voix grave, il dit : “Vous savez, ce qui ma fait le plus mal, ce n’est pas tellement le fait que les policiers aient réagi aux actes de vandalisme condamnables d’une partie des supporters juste après le second but marocain, mais c’est plutôt de voir ces policiers, censés préserver l’ordre public, nous jeter en pâture au milieu des habitants de Sfax. Je revoie encore cette scène où des policiers, aidés par des citoyens, s’acharnaient sur un Algérien qui
tentait de fuir au lynchage. Je ne sais pas si ce type là s’en est sorti, mais je crains bien qu’il y ait laissé sa peau…� Notre interlocuteur, visiblement bouleversé par tant d’images effarantes, confie qu’il a vu une personne affalée par terre en train de suffoquer après avoir reçu une bombe lacrymogène sur le visage. Beaucoup de blessés ont été acheminés vers les hôpitaux les plus proches. Tarek, qui affirme n’avoir pas eu autant d’engouement pour l’équipe nationale depuis des lustres, fait également remarquer que les automobilistes algériens ont reçu des jets de pierres de la part des habitants de Sfax. “Ce sont des familles entières qui se sont mises à nous arroser de pierres. De nombreuses voitures ont été saccagées et brûlées. Certains automobilistes ont fui avec leurs voitures laissant derrière eux des amis qu’ils avaient ramenés avec eux. C’était hystérique�, note Hamza. Et d’enchaîner : “On se croirait dans une guerre civile tellement la population s’est impliquée dans la bataille.� On apprendra à ce titre que même des journalistes n’ont pas échappé à ce déchaînement de la haine, puisque des collègues de la télévision ont été victimes d’un véritable guet-apens. Un technicien a été blessé au visage et le véhicule de service a été sérieusement endommagé. Il faut noter que les journalistes n’ont été autorisés à quitter le centre de presse situé à l’intérieur du stade que plusieurs heures après la fin du match. “Les policiers ne font pas de distinction entre les supporters et les journalistes, ils maltraitent tout ce qui bouge�, nous explique-t-on. Un autre témoin, Hamza, raconte qu’il faisait tranquillement la queue pour accéder à la tribune avec le reste des supporters quand brusquement les policiers sont intervenus en force pour nous chasser des alentours du stade. “Je n’ai rien compris. D’un seul coup et exécutant certainement un ordre, les policiers nous ont chassés des lieux à coups de matraque. Pourtant, nous avions nos billets en main. C’est à ne rien comprendre ! Du coup, les supporters se sont mis à riposter. S’ensuivent alors des affrontements à la limite de la bestialité où beaucoup de blessés ont été enregistrés�, souligne-t-il et d’ajouter : “Vous imaginez quelqu’un qui fait près de 1 000 km avant d’arriver à Sfax, qui achète un billet d’entrée au marché noir à hauteur de 600 dinars tunisiens, soit près de 4 000 DA et auquel on demande de repartir chez lui car dans le stade, il n’y avait plus de places. C’est de la provocation ! Il est normal donc qu’ils se révoltent, d’où les actes de vandalisme qui ont eu lieu avant le début de la partie aux alentours du stade.� L’explication réside, en fait, là . Les organisateurs ont vendu beaucoup plus de billets que le stade ne pouvait en contenir. C’est une véritable opération d’escroquerie en pleine Coupe d’Afrique des nations. Du jamais vu ! D’ailleurs, Hamza précise que les 10 000 supporters algériens qui ont suivi le match en face de l’écran géant étaient tous menus de billets d’entrée, alors que le stade était archicomble. Incroyable mais vrai ! “Il y avait même ceux qui continuaient à vendre les billets alors que la police faisait le vide autour du stade�, s’exclame notre supporter.
Côté tunisien, officiellement, on ne préfère pas trop commenter ces évènements mais quelques responsables nous ont exprimé leur courroux suite à l’attitude du président de la CAF, M. Hayatou, qui a refusé de domicilier ce derby à hauts risques au stade d’El-Menzah qui peut contenir jusqu’à 45 000 spectateurs et ce, en dépit de la demande express formulée par le Cocan (Comité d’organisation de la CAN). Ce dernier (Hayatou) s’empressera évidemment d’infliger une lourde amende à l’Algérie comme il l’avait fait suite aux incidents ayant émaillé la rencontre face à l’Égypte. Sfax n’a vraiment pas souri aux Algériens. Ils en garderont un souvenir cauchemardesque.
S. B.
Communiqué du ministère des Affaires étrangères
À la suite des incidents survenus à Sfax après le match Algérie-Maroc, les autorités tunisiennes ont confirmé aux autorités algériennes qu’aucun décès n’a été enregistré parmi les supporters algériens.
L’EN bloquée dimanche soir à Sfax
L’équipe nationale, qui devait rejoindre juste après le match, dimanche soir, son quartier général à Sousse a été finalement obligée de passer la nuit à Sfax pour des raisons de sécurité. En effet, le président de la FAF, M. Mohamed Raouraoua, n’ayant pas pu avoir de garanties quant à la sécurité de la délégation des verts, a refusé de faire le déplacement le soir même à Sousse.
La délégation a passé la nuit à l’hôtel Syfax avant de rallier Monastir le lendemain où un avion spécial a ramené l’équipe à Alger avec un groupe de journalistes.
À noter que les joueurs de l’EN étaient choqués par les graves incidents qui sont survenus au stade. Le capitaine Djamel Belmadi était dans tous ses états à la vue du comportement des policiers tunisiens. Kraouche étaient en pleurs alors que Beloufa, outré, promettait dans un moment d’énervement de ne plus remettre les pieds en Tunisie. C’est dire que les joueurs ont été touchés dans leur amour-propre.
S. B.


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