Dans son dernier bilan présenté devant les membres de l'APW de Tizi Ouzou, la direction de l'emploi de wilaya a présenté des chiffres qu'elle qualifie d'assez éloquents sur la création d'emplois dans la région mais qui, une fois décortiqués, dénotent que les emplois créés sont toujours caractérisés par une prédominance de la précarité. De janvier 2012 à mai 2013, la direction de l'emploi s'enorgueillit d'avoir créé 41 226 postes, tous dispositifs confondus. Sur ce chiffre global, 30 542 emplois ont été créés durant l'année 2012 et 10 684 durant les 5 premiers mois de l'année en cours. Le chiffre global de 41 226 n'est, à vrai dire, totalisé qu'après l'addition de tous les dispositifs existants, y compris de l'Ansej, la Cnac, l'Angem qui ont généré de janvier 2012 à mai 2013 un nombre de 19 732 emplois contre 21 494 pour les recrutements classiques, ceux créés dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle, Daip, et du contrat de travail aidé, CTA. à comparer ce nombre d'emplois avec le nombre de demandes formulées dans la wilaya, le résultat devient des plus mitigés. à ce titre, la direction de l'emploi a souligné dans son document que durant 2012, le nombre de demandes d'emploi recensées à travers les neuf agences locales de l'emploi à travers la wilaya étaient de 46 665. Les offres d'emploi reçues n'étaient par contre que de 7888 et le nombre de placements effectués à la fin 2012 était de 5836. Dans son document, la direction de l'emploi explique qu'à fin mai 2013, le nombre de demandeurs a toutefois diminué jusqu'à 27 589, mais que ceci n'est pas dû aux placements massifs, mais plutôt à une opération d'assainissement du fichier, lancée à l'aide de la nouvelle application élaborée par les services de la direction générale de l'Anem. Autrement dit, en termes de placements effectués depuis le début 2013, le nombre n'a été que de 3842 emplois. Et qu'en est-il de la stabilité de ces emplois ? Sur ces 9678 emplois totalisés par la direction de l'emploi de Tizi Ouzou entre janvier 2012 et mai 2013, 4451, soit environ 50%, ont fini par être permanisés. Le reste n'est constitué, à vrai dire, que d'emplois précaires qui ne font que nourrir les statistiques nationales qui permettent de ramener les taux de chômage à un niveau appréciable. à cela, il faudrait ajouter les nombreux projets Ansej, Cnac et Angem en difficulté et dont les emplois, bien que comptabilisés dans les statistiques, sont des plus instables. Dans son rapport, la commission "investissement, développement local, équipement et emploi" de l'APW a mis l'accent sur l'urgence de se lancer dans la recherche de véritables solutions au chômage tant, est-il noté, "la réalité de l'emploi dans la wilaya dénote surtout d'un manque de planification qui fait accroître le taux de chômage, notamment chez les jeunes diplômés qui n'ont trouvé refuge que dans les mécanismes mis en place par l'état". Tout en décriant la politique menée, parce qu'ayant, est-il souligné, "prouvé son échec sur la bataille de l'emploi", la commission a appelé à une véritable politique de l'emploi et en finir avec ces expérimentations non concluantes. Ainsi est émise une série de recommandations allant de la nécessité de mesures incitatives à la création d'entreprises pourvoyeuses d'emplois, à la levée des entraves bancaires sur les investissements dans le domaine agricole, passant par l'assainissement de la situation juridique des zones d'activité, afin de booster l'investissement créateur d'emplois, mais ceci reste jusque-là un vœu pieux. S. L Nom Adresse email