C'est une importante délégation de cent soixante personnes entre joueurs, dirigeants, journalistes et supporters de la JSK qui a débarqué, jeudi soir, à deux heures du matin, à l'aéroport international Nsimanel de Yaoundé en prévision de cette fameuse finale retour Tonnerre-Kalara de Yaoundé-JS Kabylie, prévue donc ce dimanche après-midi, à 15h30 (heure algérienne), au stade Ahmadou-Ahidjo de Yaoundé. Le décollage prévu initialement jeudi soir à 19h30, juste après la rupture du jeûne, n'a pu s'effectuer finalement qu'à 21h à bord d'un avion spécial mis gracieusement à la disposition de la JSK par son principal sponsor à l'heure actuelle, la compagnie aérienne Khalifa Airways. Après un voyage agréable de cinq heures de vol et une ambiance très détendue à bord, les Canaris ont donc atterri vers 2h du matin sur le sol camerounais pour être accueillis chaleureusement par l'ambassadeur d'Algérie au Cameroun, accompagné de plusieurs diplomates et proches collaborateurs, ainsi que des représentants de la Fédération camerounaise de football (FECA FOOT). À cette heure de la nuit, l'aéroport de Yaoundé est presque vide, mais quelques douaniers et policiers de service lancent quelques fléchettes à la délégation de la JSK pour lui promettre déjà l'enfer demain au stade Ahidjo. Sans trop tarder, les camarades de Zafour regagnent le superbe hôtel Monferbe, l'ex-Sofitel de Yaoundé, visiblement bien retapé pour faire peau neuve alors que la soixantaine de supporters et quelques trois cents journalistes, tous organes confondus (un record !) ont été orientés vers l'hôtel Azur, où l'on eut droit à une incroyable anarchie puisque les supporters et les journalistes n'ont pu finalement être logés qu'à… 6 h du matin ! Bref, à la guerre comme à la guerre, tout le monde semble s'armer de patience et de sang-froid pour ne pas tomber dans le piège de l'adversaire et garder surtout la tête sur les épaules afin de négocier sereinement cette seconde manche décisive pour ramener le précieux trophée africain (un de plus !) en Algérie. D'ailleurs, la guerre psychologique a déjà fait son apparition, depuis quelques jours, à Yaoundé pour perturber la JSK et surtout doper littéralement le Tonnerre pour le pousser vers un exploit sans précédent. À cet effet, les manchettes des journaux sont particulièrement insensées et provocantes mais la bande de Jean-Yves Chay semble imperturbable puisque après une bonne nuit de récupération, les joueurs ont eu droit à une grâce matinée en attendant d'effectuer un premier galop, en début d'après-midi. Après avoir récupéré ses trois blessés Raho, Benhamlat et Boubrit, Chay s'estime quelque peu rassuré pour affronter les Kalaras dans leur propre fief. Pour renforcer l'ambiance du groupe, les dirigeants de la JSK ont aussi associé à ce déplacement exceptionnel les joueurs blessés puisque Hamlaoui, Meftah, tout comme Medjoudj et Deham sont aussi du voyage, alors que quelques anciens joueurs des années 1970 tels que Douadi Bachir et Meghrissi Rezki avaient visiblement du plaisir à partager autant de souvenirs liés à la longue histoire du club kabyle. Après une matinée de récupération totale, les Canaris devaient effectuer leur premier galop d'entraînement dans un stade annexe, avant de fouler, cet après-midi à 15h, la pelouse du stade national pour régler les derniers détails avant la grande confrontation de dimanche. Côté camerounais, aucune nouvelle concernant le Tonnerre qui serait en stage bloqué depuis une semaine pour préparer, paraît-il, une stratégie d'attaque susceptible de renverser une situation que bon nombre de camerounais estiment entièrement acquise à l'équipe algérienne. Dans une interview accordée à un journal Le messager, le président du Tonnerre, Essomba Eyenga, estime que “malgré la déculottée d'Alger (4-0), le Tonnerre sera le premier club camerounais à remporter une Coupe de la CAF”, alors que dans la revue Mutations, le journaliste Emmanuel Gustave Sannick estime que “le Tonnerre est capable de réaliser l'exploit malgré la désertion de certains joueurs en cours de compétition”. C'est dire qu'à la veille de cette superbe finale Tonnerre-JS Kabylie, la pression ne cesse de monter à Yaoundé, mais les Canaris, qui sont déjà rompus à ce genre de “guéguerre”, respirent bien la force tranquille et comptent défendre coûte que coûte leur acquis considérable du match aller et surtout faire honneur à leur notoriété continentale. M. H. ECHOS DE YAOUNDE • La JSK s'est déplacée à Yaoundé avec une forte délégation de 160 personnes dont une cinquantaine de supporters et... 38 journalistes. • Une présence très remarquée parmi la délégation de la JSK, celle de la maman de Chérif Hamani qui constitue désormais la mascotte des supporters kabyles. • Parmi les anciens joueurs de la JSK, invités à ce déplacement à Yaoundé, on a noté la présence de deux ex-internationaux de la belle époque du club, Bachir Douadi venu de Chelghoum Laïd et Rezki Meghrissi de Draâ Ben Khedda. • Au sein de la délégation, Mohamed Laïb, vice-président de la FAF, a tenu à représenter la fédération, surtout que le président Raouraoua est, paraît-il, en Mauritanie où il représente la FIfA à l'occasion d'un séminaire international. • Si les joueurs de la JSK ont pu regagner leurs chambres vers 3h du matin, ce ne fut pas le cas pour les supporters et les journalistes qui n'ont pu accéder à leurs chambres que vers 6h. • Pour permettre une bonne concentration de l'équipe de la JSK avant cette finale, les Canaris ont été hébergés à l'hôtel Monferbe, alors que le reste de la délégation a été logé à l'hôtel Azur, les deux établissements étant tout proches du siège de l'ambassade d'Algérie, située dans un quartier résidentiel de Yaoundé. • Les journalistes de la télévision et ceux de la radio algérienne n'ont pas trouvé la coopération nécessaire auprès de leurs confrères camerounais et les différentes retransmissions du match risquent d'être confrontées à de sérieux problèmes techniques d'ici à dimanche. • En cette fin de saison des pluies qui annonce le début de la saison chaude, il fait très chaud et surtout très humide dans la journée à Yaoundé, soit 32 à 34°, parfois plus, nous a-t-on dit alors que le taux d'humidité est insoutenable. • Quelques supporters de la JSK, 5 au total, sont venus de France pour soutenir les Canaris à Yaoundé. M. H.
