Aucun effort n'est fourni par l'Etat, encore moins par les investisseurs pour la relance du tourisme dans la région. Il faut toute une révolution pour promouvoir le tourisme à Batna. Cette wilaya au passé historique millénaire recèle de grandes ressources naturelles et un patrimoine archéologique des plus riches du pays, avec 500 monuments et sites dont 19 classés patrimoine universel, entre autres Timgad et les balcons de Ghoufi. Aucun effort n'est fourni par l'Etat, encore moins par les investisseurs pour la relance du tourisme dans la région. Pour preuve, les balcons de Ghoufi de renommée internationale sont en état de dégradation avancée et attendent depuis 1978 une éventuelle restauration. Les maires de la région d'Arris ne demandent que le minimum pour réhabiliter les dchour qui serviront d'infrastructure d'accueil aux chercheurs, visiteurs et touristes. On peut aller à la découverte des villages chaouis dont l'architecture étagée et épousant la forme des vallées impressionnent de par leur situation sur la berge sud de l'oued Abdi et au-dessus de la végétation, avec un accès difficile aux dechras. De Guerza à Amentane, on compte 17 villages : Baâli à une altitude de 1472 m et dont les maisons se succèdent en escaliers sur les hauteurs ; Nouader, village aux maisons entassées ; ou encore Taghit Sidi Belkhier où le visiteur pourra gagner les hauteurs de Mounji (1300 m) pour descendre vers Tighanimine et ses paysages féeriques ; Bouzina et ses maisons en escarpements à Chir qui devient un grand village situé à 1100 m d'altitude, et dont les maisons en gradins garnissent Kef Enser (rocher de l'aigle) et jusqu'à Tagoust, le moins que l'on puisse dire est que le visiteur, pour ne pas parler de touriste, ne se lassera pas ; les villages se succèdent et leur beauté est ensorcelante. Enfin, la cité des vergers, Menaâ, où on prend de la hauteur, trois kilomètres plus loin jusqu'à la gorge où est perché Nara. Et aussi Amentane, caractérisé par son architecture, ses jardins, ses vergers, ses vignobles et aussi ses palmeraies...C'est là que se rencontrent le nord et le sud du pays. À la rive sud de l'oued Labiod (Ighzer Amellal), l'homme a sculpté dans la falaise son logis pour ne pas parler de grottes dans lesquelles nos ancêtres ont élu domicile jusqu'en 1970. Ghoufi, un site archéologique millénaire dont la renommée a dépassé nos frontières et qui est qualifié de refuge, de forteresse naturelle, surplombe le lit d'Ighzer Amellal, où s'étendent des vergers paradisiaques. Tous genres d'arbres fruitiers et une palmeraie se côtoient, au grand bonheur des agriculteurs de la région, sur plus de 4 km. Seulement ce patrimoine culturel et naturel, en état de dégradation avancée, nécessite un "plan Marshall" avec des actions sur l'environnement du site, comme la valorisation de la palmeraie, le renforcement des structures agricoles, la protection des berges d'Ighzer Amellal et d'autres visant les infrastructures, comme l'alimentation des dechras de Ghoufi en eau potable, électricité et téléphone, et surtout remédier au problème de l'évacuation des eaux usées. Des villages nichés au sommet des pitons rocheux (Guerza, Baâli, Nouader...) aux gorges profondes et pittoresques de Ghoufi, Tighanimine... au grenier de Balloul de plus de 12 étages, en passant par les vestiges des anciennes civilisations Timgad, Lambèse, Zana, ou encore Tobna, qui fut la deuxième plus importante cité du Maghreb après Kaïrouan... aux sites naturels et souvent enneigés abritant le cèdre (Belezma, Ichemoul, Mahmel, Chélia...) jusqu'aux autres merveilles non évoquées comme les grottes de Ghar Chettouh et ses fameux dessins rupestres, ou celles de Taxlent (Ichoukane) dit "les 7 dormeurs", jusqu'au parc national du Belezma qui représente une richesse naturelle offrant un grand intérêt du point de vue scientifique et touristique. C'est un parc de hautes montagnes dont les points culminants Touggourt, Thichaou et Chelaalaa s'élèvent respectivement à 2094 m, 2138 m et 1750 m. Le parc national du Belezma recèle d'énormes richesses archéologiques, entre autres les restes d'un bain thermal romain au niveau de la source chaude de Kesserou, dont la température est de 37°C ; Ksar Belezma, ruine d'un fort byzantin dans la plaine de Belezma ; Zana et Lambiridi, territoires et monuments de l'antique Diana Veterantorum, antiquité fondée par des vétérans de la IIIe légion Augusta. Même les amateurs de spéléologie trouveront de quoi satisfaire leur curiosité en voyageant aux fonds des grottes inexploitées d'Arris, Thiniet El-Abed et Tirichiouine. L'artisanat n'est pas en reste, les bijoux de Tifelfel, de Menâa, les bijoux d'argent de Kimel, le tapis de Theniet El-Abed ou encore la qachabia chaouie jouissent toujours d'une renommée reconnue pour leur harmonie sobre et naturelle, sans oublier la broderie sur velours, la poterie, le bois sculpté. L'infrastructure hôtelière est de plus en plus importante avec 20 hôtels, soit 1400 lits, dont 400 de classe internationale. Aujourd'hui, les Batnéens ne s'expliquent toujours pas la raison de l'absence de la non-prise en charge de leur patrimoine touristique, en mesure de générer des opportunités d'investissement. M H Nom Adresse email