Trente responsables de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi, dont un de ses fils Seïf Al-Islam, seront jugés dans le cadre d'une seule affaire qui sera présentée en septembre devant une chambre d'accusation, a indiqué mardi le procureur général libyen. Ces personnes sont notamment accusées d'assassinat lors de la répression de la révolte qui a entraîné en 2011 la chute du régime du leader Mouammar Kadhafi, tué en octobre de la même année. "Le bureau du procureur a décidé de juger 30 personnes liées à l'ancien régime dont Seïf Al-Islam Kadhafi, Abdallah Al-Senoussi (ex-chef des renseignements) et Baghdadi Al-Mahmoudi (dernier Premier ministre) ainsi que Mansour Daw (ancien chef de la Garde populaire) (...) dans une seule affaire", a indiqué Abdelkader Radouane. "Cette affaire sera présentée le 19 septembre devant la chambre d'accusation du tribunal de première instance de Tripoli", a indiqué le procureur au cours d'une conférence de presse. Au moins onze chefs d'accusation ont été retenus contre eux, dont assassinats, pillage et sabotage, actes portant atteinte à l'union nationale, trafic de drogue, complicité dans l'incitation au viol, d'enlèvement et dilapidation des deniers publics. La chambre d'accusation a cependant le pouvoir, selon la loi, de rejeter ces accusations, de les accepter ou de demander des compléments d'enquête, et ce processus pourrait prendre de un à quatre mois, selon des observateurs. Seïf Al-Islam et M. Senoussi font par ailleurs l'objet de mandats d'arrêt internationaux de la Cour pénale internationale (CPI) qui les soupçonne de crimes contre l'humanité lors de la répression de la révolte. Fin mai, la CPI avait débouté les autorités libyennes de leur demande de juger devant les tribunaux libyens Seïf Al-Islam en raison des doutes sur la capacité du gouvernement libyen à lui garantir un procès juste et équitable. Mais la Libye a fait appel à cette décision. Seïf Al-Islam, arrêté en novembre 2011 puis incarcéré depuis à Zenten, est par ailleurs jugé, dans le cadre d'un procès pour "atteinte à la sécurité nationale", devant un tribunal de cette ville du nord-ouest du pays. Ce procès avait été intenté en janvier après qu'une délégation de la CPI eut été accusée d'avoir apporté un stylo-caméra pendant une visite en juin 2012 et tenté de transmettre à Seif al-Islam une lettre codée de son ancien bras droit, Mohammed Ismaïl, l'un des hommes les plus recherchés par la justice libyenne. R. I./Agences Nom Adresse email