Eradiqué à la suite d'une opération d'envergure qui a touché la quasi-totalité des quartiers, le commerce informel est en train de revenir progressivement, grignotant chaque jour des surfaces à l'espace public. Des étals de marchandises et de produits divers sont même revenus aux endroits qu'ils occupaient précédemment au niveau des principales artères du centre-ville. Mais le commerce informel n'est pas le seul responsable du squat des trottoirs et de la chaussée par les marchands, puisque des propriétaires de magasins et de fruits et légumes, de stations de lavage automobile ont tout simplement encombré de leurs marchandises et de véhicules des pans entiers d'espaces publics destinés aux piétons. Le retour à l'indescriptible anarchie qui a régné avant l'opération d'éradication du commerce informel, menée au début de l'été, est de plus en plus visible dans les ruelles adjacentes au marché des fruits et légumes, où des extensions de locaux ont été opérées sur les trottoirs et la chaussée. Il est même devenu problématique d'emprunter les artères où sont concentrés les commerces de chaussures et de vente de produits électroménagers. De petits passages sont à peine laissés aux piétons qui sont vite pris d'une sensation d'étouffement. Tel une peau de chagrin, l'espace public rétrécit. Il est de plus en plus agressé par les propriétaires de cafés, de débits de boissons et de meubles, qui en ont fait des dépendances de leurs affaires. Depuis plusieurs années déjà, les trottoirs sont accaparés par des cafetiers qui les utilisent comme terrasses en y installant des tables et des chaises portant des enseignes et autres marques de boissons et de café. Le rétrécissement de l'espace public est devenu tel que certaines rues sont quasiment fermées à la circulation car squattées par des commerçants qui ne voient plus de limites à leur rapacité, allant jusqu'à gêner la circulation piétonnière par le dépôt d'emballages en carton et autres échelles sur la chaussée. Même la principale place du centre-ville, qui reflétait l'image d'une ville propre, n'est pas épargnée. Elle est, depuis quelques semaines, la destination de migrants venus du Sahel, en plus des étals et des commerces de bric-à-brac. Lors de notre discussion avec un ancien élu, il nous a été confirmé que la municipalité de Médéa ne lève plus de droits de place, hormis les locations des marchés aux enchères publiques, situation qui la prive d'une importante source de revenus à même de lui permettre d'équilibrer son budget. M. E B Nom Adresse email