"L'Etat les protègera. Nous ne pouvons empêcher le développement national. Si on continue à ce rythme, on ne peut se développer, on ne peut s'attendre à des investissements", a déclaré le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, lors de sa visite, hier, à Nâama. Le Premier ministre a tenu à rassurer les cadres algériens, notamment ceux du secteur bancaire. La bureaucratie, au niveau des banques, souvent décriée, a été évoquée par M. Sellal. "Nous comptons la résoudre. Ce matin, j'ai discuté avec un directeur d'une banque publique qui m'a affirmé que, sur les 40 dossiers de demande, il n'a passé que six. Les cadres ont peur de donner des crédits et de se retrouver en prison. Je le dis ici, aujourd'hui : les cadres n'ont pas à avoir peur. L'Etat les protègera. Nous ne pouvons empêcher le développement national. Si on continue à ce rythme, on ne peut se développer, on ne peut pas s'attendre à des investissements." La criminalisation de l'acte de gestion constitue une véritable hantise et un vrai frein pour bon nombre de cadres. Pour le Premier ministre, "celui qui applique la loi et qui travaille en toute âme et conscience, il ne doit pas avoir peur et l'Etat doit l'encourager et le protéger. S'il y a des choses à revoir, le gouvernement le fera, à la lumière de la tripartite". Les cadres de l'Algérie font tout bouger et ils sont capables Rendant un vibrant hommage aux cadres algériens, M. Sellal dira : "Les cadres de l'Algérie font tout bouger et ils sont capables." Il saisira l'occasion pour évoquer son instruction relative au départ à la retraite des cadres qui ont atteint les 60 ans. "Nous faisons toute la confiance à nos cadres. Pour ce qui est du rajeunissement des administrations, celui qui a atteint l'âge de la retraite doit laisser la place aux jeunes. Ceux qui partent à la retraite, on en aura besoin pour faire la jonction entre les générations." Abdelmalek Sellal fustigera la pratique des lettres anonymes. "Je ne sais pas comment cette culture s'est installée chez nous. Soyez hommes et assumez", dira-t-il à l'adresse des auteurs de ces lettres. Pour boucler sa première année à la tête de l'Exécutif, Abdelmalek Sellal a choisi la wilaya de Nâama pour continuer à faire ce qu'il fait depuis le début de son marathon à travers le pays. Dans cette wilaya coincée entre les Hauts-Plateaux, la steppe et les frontières, seul l'agro-pastoralisme tire son épingle du jeu. Les autres secteurs restent à la traîne, sauf quelques mines d'agrégats. Et pourtant, ce ne sont pas les potentialités qui font défaut. Devenue un passage privilégié des narcotrafiquants, la wilaya compte beaucoup de chômeurs, notamment chez les diplômés. Pourtant, elle a bénéficié de plusieurs projets routiers et autoroutiers ainsi que des liaisons par chemin de fer, de quoi la mettre en pôle position pour attirer des investissements. Le Premier ministre n'a pas manqué de faire les mêmes remarques aux responsables locaux, notamment ceux de l'habitat et de l'urbanisme. Un dossier qui lui tient à cœur et où il voudrait chambouler les vieilles mauvaises habitudes : plus question de cités-dortoirs, sans âme, ni cachet local, mais surtout, pas question de laisser les responsables locaux continuer à gérer gauchement ce secteur ô combien stratégique. 8 000 logements sociaux prêts depuis une longue date et qui n'ont pas encore été distribués, alors que les responsables locaux demandent davantage de programmes. Cela suffit pour soulever l'ire du Premier ministre qui ordonne à ces responsables de distribuer ces logements. "Je vous donne un mois pour régler ce problème", les somme-t-il. Il donnera son feu vert pour permettre aux habitants désireux de faire de l'autoconstruction, avec des aides de l'Etat estimées à 70 millions de centimes. Mais, Abdelmalek Sellal insistera sur l'établissement d'un cahier des charges afin que ces constructions ne se transforment pas en villages socialistes ou bidonvilles, pour reprendre les préoccupations du ministre du secteur, Abdelmadjid Tebboun. La wilaya à vocation agropastorale devrait jouer un rôle plus important. M. Sellal insistera sur le développement de l'élevage ovin, estimant que c'est la seule façon de réduire la facture d'importation. "Rien que pour les cinq premiers mois de l'année en cours, nous avons importé pour 30 millions d'euros de viandes, c'est inadmissible !". Le secteur de l'enseignement universitaire a bénéficié du soutien du Premier ministre, qui a visité le projet d'extension de 2 000 places pédagogiques, tout en insistant sur la mise en place d'un cadre agréable pour les étudiants (salle Internet et piscine gratuite). "Les étudiants doivent se sentir à l'aise, c'est mieux qu'ils sortent dans la rue et nous créent des problèmes." A. B. Nom Adresse email