Comme une bouteille à la mer, cet album, articulé autour de 10 titres, propose des thèmes aussi divers que variés, traitant notamment des réalités des jeunes. S'ajoutent aux textes écrits en arabe dialectal des sonorités originales, marquées par une orchestration réduite, qui permet aux membres de la formation de se démarquer et d'asseoir un style qu'ils revendiquent, le "Dziri Style". La scène musicale algéroise a été marquée, ces derniers mois, par de nouveaux venus, à savoir le groupe Babylone qui a fait un tabac avec le titre Zina. La chanson est passée en boucle, lors de sa sortie, sur les ondes de la Radio algérienne et elle a aussi fait le buzz sur la Toile, notamment sur le site d'hébergement de vidéos YouTube, où le titre avait atteint le million de vues en quelques jours (aujourd'hui, le nombre de vues de la vidéo sur ce site a dépassé 4 millions). Ce titre est tiré du premier album du groupe Babylone, intitulé Brya (la lettre). Babylone propose à travers cet opus des sons originaux qu'ils qualifient de "Dziri Style", un genre nouveau et propre à leur musique. "Nous pensons que nous avons fait le chemin inverse des autres groupes, au lieu de jouer de plusieurs instruments dans nos compositions, nous avons essayé de réduire le maximum d'éléments pour chaque chanson", nous confie Amine Aït Hadi, leader du groupe. Et de renchérir : "La musique est libre et ouverte à tous, et c'est le moyen universel de s'exprimer dans le monde, alors libre à chacun de choisir son style, mais nous n'avons jamais défini notre style avant de jouer de la musique." Cette formation, qui a choisi de porter le nom de Babylone dans le but d'"accrocher", se compose de trois guitaristes, d'un percussionniste, d'un bassiste et d'un chanteur. "À l'avenir, nous envisageons aussi d'agrandir le groupe en intégrant un violoniste, un claviériste et une chorale", nous indique notre interlocuteur. Pour revenir à l'album, Brya comprend dix compositions, de world music ou, comme le nomment les membres de Babylone, de "Dziri Style". Les textes de ces jeunes évoquent les maladresses amoureuses, les déceptions et la situation sociale de la jeunesse algérienne. "Nous avons beaucoup de chance de nous exprimer par le biais de la musique et de partager cela avec notre public", a-t-il fait savoir. Et d'ajouter : "Nous essayons de parler de nos histoires vécues et de transmettre une partie de nous-mêmes." Sur des sonorités dynamiques, ces musiciens chantent le désarroi ou le malheur avec un dynamisme qui se ressent à travers les airs et les sons. "Nous avons utilisé des sons de divers objets de la maison, comme des tasses de café, des cuillères et des bouteilles d'eau. Nous avons travaillé très dur pour donner un son unique à notre musique", nous précise Amine Aït Hadi. Parmi les titres de ce disque, Bekitini, Baâd ma m'chiti, Y a kahlet laâyoune et Ma nti ghir mnam. Concernant l'écriture de ce premier bébé de Babylone, les compositions ont été écrites en partie avant l'enregistrement au studio. "Et d'autres en studio. D'ailleurs, nous avons préparé l'album en quelques mois seulement et nous avons composé, arrangé et écrit par terre, sur une table, dans le bus ou alors dans un taxi", a raconté Amine Aït Hadi. Quant aux projets futurs, la formation prépare une tournée nationale à partir du 15 septembre et souhaite "poursuivre cette série de concerts à l'étranger en 2014". H M Nom Adresse email