Les contrats de préemploi confirment de jour en jour que les diplômes universitaires n'ont plus qu'une piètre valeur, celle de garantir à leurs titulaires des postes de travail éphémères dans le cadre du Daip (dispositif d'aide à l'insertion professionnelle). Le siège de la wilaya d'Oran renoue avec les sit-in de protestations cycliques qui se succèdent mais ne se ressemblent pas. Conséquences des promesses non tenues par l'ex-wali d'Oran, les protestataires crient leur colère à qui veut bien les entendre. Lundi matin, ce sont des dizaines de jeunes travailleurs, recrutés dans le cadre du préemploi, qui se sont rassemblés devant la wilaya. Les récriminations des uns et des autres n'ont d'égal que leur ressentiment. "Le wali nous avait pourtant promis de se pencher sur notre cas, mais nous tirons, aujourd'hui, les suites négatives de notre confiance, mise entre les mains du premier responsable de la wilaya", affirment des protestataires. "Nous avons déjà été conviés par le chef de cabinet du wali à lui faire part de nos préoccupations socioprofessionnelles, mais aucun résultat probant n'a suivi cette rencontre", indiquent des représentants des protestataires. Ceux-ci revendiquent haut et fort l'intégration de tous les jeunes recrutés dans le cadre des différents dispositifs de lutte contre le chômage (préemploi et filet social), affirme-t-on. Les contrats de préemploi confirment de jour en jour que les diplômes universitaires n'ont plus qu'une piètre valeur, celle de garantir à leurs titulaires des postes de travail éphémères dans le cadre du Daip (dispositif d'aide à l'insertion professionnelle), note avec pessimisme un ingénieur agronome. "Nous sommes réduits à des postes subalternes qui n'ont aucun rapport avec notre formation universitaire", plaident-ils. Ainsi, ils sont nombreux à accepter des boulots éphémères et désobligeants "juste pour ne pas être une charge supplémentaire pour nos parents", déplore-t-on. Des titulaires de magistère en chimie sont recrutés à des postes d'employés de bureau dans les mairies ! Les exemples ne manquent pas. Un jeune diplômé en électronique est affecté à un poste administratif, et ce titulaire en sciences politiques est embauché dans une clinique privée... "L'absence d'une politique efficiente et proche de la réalité du terrain dénote de la précipitation des pouvoirs publics à trouver des solutions de rechange provisoires, mais qui ne traduisent pas les attentes des milliers de jeunes diplômés frais émoulus", déclare un représentant des protestataires. Cette situation aberrante renseigne sur l'ampleur des jeunes diplômés qui dénoncent l'attitude des autorités locales face, selon eux, à "une gestion défaillante de notre avenir". L'action de protestation a été organisée par la commission nationale des travailleurs en contrats de préemploi et du filet social, affiliée au Snanap (Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique). Yahia Lakehal, son représentant à Oran, a précisé que le mouvement de protestation a été suivi par plus de 60% des adhérents. "Nous ne cesserons jamais de nous battre pour arracher nos droits et exiger le gel des concours de recrutement, la prise en charge de l'accumulation des années de travail temporaire, comptabilisées par la Cnas, et l'éradication du travail précaire en Algérie". K R I Nom Adresse email