Le projet cher aux yeux des pouvoirs publics, à savoir l'usine de production de la Renault Symbol à Oued Tlélat (wilaya d'Oran) via la SPA Renault Algérie Production (RAP), a été au cœur d'une conférence de presse donnée, hier matin, par le P-DG de la société, Bernard Sonilhac, accompagné de son staff et du P-DG de la SNVI, Tazerouti Hamoud. Alors que le ministre Amara Benyounès était pressenti pour participer à cette conférence, donnant ainsi le cachet politique à ce projet industriel, ce dernier a été retenu à la dernière minute pour cause de Conseil des ministres. Bernard Sonilhac se félicitera du respect du calendrier tel que fixé pour le démarrage des travaux de terrassement de l'assiette de terrain devant abriter la future usine et ceux de l'aménagement des bâtiments. Tout au long de ce point de presse, le maître-mot du staff dirigeant de la RAP-SPA a été axé sur la compétence, l'exigence de qualité pour le personnel en cours de recrutement y compris et, surtout, pour les sous-traitants et les fournisseurs algériens. En plus de se voir fixer, en plusieurs étapes, un taux d'intégration de 42% dans la production de la Renault Symbol "algérienne", c'est à terme la création d'une industrie de l'automobile et le développement de la sous-traitance qui sont attendus de ce projet. Dans la première phase du projet, 25 000 véhicules/an sortiront des ateliers de Oued Tlélat à partir de novembre 2014 et 75 000 véhicules/an pour la seconde phase à l'orée 2019, en plus de la création de deux autres ateliers pour la peinture et la tôlerie. Pour les 350 emplois directs prévus dans la première phase, dont 95% issus de la main-d'œuvre locale, les candidats retenus devront répondre à un long parcours de sélection, de tests d'aptitude et de formation en Roumanie où se trouve l'autre usine de la Renault Symbol. "L'objectif est la compétence, c'est ce qui fera la différence. Le niveau de réussite des candidats jusqu'ici est le même que ceux que nous avons à l'étranger, et dès le mois de février, on aura un panel d'opérateurs capables de monter la Renault Symbol", expliquera le P-DG, Bernard Sonilhac. Mais c'est probablement pour ce qui est de la sélection des fournisseurs et sous-traitants locaux que les propos du P-DG de RAP-SPA étaient très attendus quand on sait la faiblesse de ce secteur dans notre pays. D'ailleurs l'intervenant déclarera que pour le démarrage de l'usine, "beaucoup de pièces seront importées. Nous allons identifier les sous-traitants qui auront aussi un parcours de qualité à assurer, car les critères d'exigence de la Renault Symbol sont les même que pour toutes les usines de Renault dans le monde". Et de poursuivre sur les critères Renault : "Pour la fabrication des pièces nous exigeons la norme de seulement 50 défauts par million de pièces, c'est très difficile et c'est la rigueur de qualité, ce n'est pas une démarche de qualité unique à l'Algérie et la priorité aux sous-traitants locaux ne signifie pas l'exclusivité". Une déclaration qui vient en réponse aux choix de sous-traitant étrangers notamment maghrébins, y compris en provenance de l'usine Renault de Tanger qui, d'ores et déjà, livrera des kits pour Oued Tlélat. Le P-DG de Renault, conscient de l'impact de cette déclaration pour les autorités algériennes représentées par la SNVI (35% des actions) et le Fonds national d'investissement (16%), rectifiera, quelque peu, en expliquant que RAP-SPA "a besoin de l'intégration locale, ne serait-ce que pour diminuer les coûts et, dans l'avenir, regarder au-delà des limites de l'Algérie", c'est-à-dire lorgner vers une exportation de la Renault Symbol algérienne vers les marchés du Sud de l'Europe et laisser entendre encore que l'usine pourrait s'adapter dans l'avenir à la fabrication d'autres modèles. D. L Nom Adresse email