Interpellés par la décrépitude qui a gagné les institutions de l'Etat, trois personnalités publiques, à savoir Abdelaziz Rehabi, ancien ministre et ancien diplomate, Mohand-Arezki Ferrad, ancien député, et Ahmed Adhimi, ancien militaire et enseignant à l'université d'Alger, lancent un appel aux intellectuels et acteurs pour s'investir dans le combat pour la sauvegarde de la nation sous la menace d'une dislocation certaine. "Nous appelons les élites et tous les acteurs sociaux à une mobilisation générale en vue d'une participation à la réalisation de leur destin, en unissant leurs efforts pour la sauvegarde de l'Etat algérien", a lancé ce trio dans un appel rendu public hier. "Nous, acteurs indépendants appartenant à la société civile, annonçons, en concertation avec la classe politique, cette initiative qui vise à unir nos efforts avec ceux de toutes les élites à tous les niveaux, pour la sauvegarde de l'ordre républicain, la Constitution et les institutions de l'Etat, qui sont menacés dans leur équilibre, leur existence même avec l'intention de ceux qui en bénéficient de consacrer un système totalitaire", ajoutent les rédacteurs de l'appel. Les promoteurs de cette initiative ne veulent pas entendre parler d'un changement de la Constitution rien que pour reconduire le pouvoir en place. Aussi, ils demandent au chef de l'Etat de "ne pas procéder à une révision constitutionnelle avant l'élection présidentielle, respecter la date de la tenue de la présidentielle de 2014 et réunir les conditions nécessaires pour la tenue d'une élection honnête et transparente". Pour Abdelaziz Rahabi et ses amis, il est plus que jamais nécessaire aujourd'hui de faire "une halte", afin de faire le bilan de l'Etat algérien depuis l'Indépendance. Pas du tout nihilistes, ils estiment que "l'Etat algérien a réalisé des acquis appréciables et à tous les niveaux". "Mais ce qui a été réalisé n'est pas à la hauteur des espérances du peuple", nuancent-ils. La raison ? Les rédacteurs de l'appel refusent de faire porter le chapeau de l'échec au seul pouvoir actuel en soulignant que "la nature du système est pour beaucoup dans le gaspillage des opportunités de développement et la généralisation du désespoir". Mais ils ne se sont pas montrés très amènes avec ceux qui s'emploient à consacrer une présidence à vie substantiellement liée à la corruption. "Alors que le peuple algérien s'est prononcé pour un changement démocratique et ordonné, ceux qui tirent profit du système en place veulent le faire perdurer par des moyens illégaux et qui vont à l'encontre de la Constitution. Ce qui menace d'un effondrement de l'Etat", dénoncent-ils. A. C. Nom Adresse email