La sixième édition de ce festival, qui sera marquée par des ateliers ainsi que des spectacles de troupes locales et nationales, se déroulera du 1er au 8 novembre. Mais outre le fait que la manifestation est une excellente chose pour les troupes s'illustrant dans le genre, leur offrant une certaine visibilité, elle n'est en fait que l'arbre qui cache la forêt. Celle d'un manque, voire une absence de création dans ce style musical. La sixième édition du Festival de la chanson chaouie de Khenchela aura lieu du 1er au 8 novembre prochain à la Maison de la culture du chef-lieu de wilaya, mais aussi dans des espaces en plein air. Alors que les préparatifs de cette nouvelle édition vont bon train, nous assistons aujourd'hui à un déclin de la chanson auressienne. Ce style musical, pourtant porté par la tradition, ne vit pas ses meilleurs moments, bien au contraire, notamment en raison de l'absence d'une réelle prise en charge de ce patrimoine immatériel riche et varié. Ajouter à cela le peu d'intérêt accordé à cette richesse aussi bien par les secteurs concernés (arts et culture) que par les professionnels, le nombre insignifiant de rendez-vous ou manifestations dédiés et consacrés à ce legs ; et lorsqu'ils existent, ces événements n'ont aucun impact et n'amorcent aucun changement. De plus, l'esprit kermesse ou folklore (au sens péjoratif) a pris le dessus, dénaturant ainsi cet art et le réduisant à une musique de cérémonie, jouée lors de réjouissances, ce qui ne permet certes pas à cette musique d'évoluer, et à l'auditeur d'en saisir les spécificités et toute la beauté que peut véhiculer une musique qui a survécu à tout, même au temps qui détériore parfois les choses. Toutefois, il n'est pas question ici d'anéantir les efforts consentis çà et là par des individus et par les autorités locales à travers le grand Aurès pour essayer, un tant soit peu, de redonner de l'éclat et de la mesure à la chanson chaouie. Mais les bonnes intentions ne suffisent pas. Le flottement et l'irrégularité du Festival de la chanson chaouie de Khenchela, qui se consacre aux différentes variantes du chant chaoui depuis six ans, semblent s'éterniser. Il donne l'impression de faire du surplace, en restant sans couverture médiatique, ni perspective d'envergure, ni moyens financiers conséquents. Toutefois, le comité d'organisation du Festival semble avoir pris toutes les dispositions pour que le rendez-vous soit une réussite. Les organisateurs disent, justement, avoir "pris en considération les défaillances des éditions précédentes dans l'objectif de rectifier et de corriger toutes les erreurs". En outre, le programme contient plusieurs nouveautés, principalement la présence de spécialistes (professeurs de musique, enseignants, auteurs, compositeurs, etc.) qui auront pour mission de "chapeauter des ateliers dans l'objectif de voir dans quelle mesure le patrimoine musical chaoui peut être pris en charge, c'est-à-dire répertorié, protégé, diffusé". Selon les organisateurs, qui affichent un optimisme à toute épreuve quant à la réussite de cette édition, "une dynamique est en train de naître". Une relance fera beaucoup de bien à la chanson chaouie qui, il faut le reconnaître, vit des moments de stagnation et d'inertie. À quand la relance ? R. H Nom Adresse email