Cela fait bien longtemps que le stade du 1er-Novembre n'avait pas vécu une telle soirée de folie. Il est vrai que les Canaris auront attendu la venue de l'Entente de Sétif, leader du championnat et de surcroît champion d'Algérie en titre, pour sortir le grand jeu et nous rappeler, à l'occasion, le fameux label de la "JSK africaine" qu'on croyait à jamais révolu. Et le public kabyle qui est venu en masse, car ayant flairé le bon coup, aura poussé jusqu'au bout son équipe favorite, et ce, en créant une ambiance indescriptible. Dans un tel décor, fait de vivats et de fumigènes, les poulains d'Azzedine Aït Djoudi auront alors pris à la gorge l'ogre sétifien qui a eu bien du mal à desserrer l'étreinte et à repousser les assauts répétés des attaquants kabyles. Et comme le football est parfois cruel, la JSK a eu le malheur de se faire piéger au beau milieu de sa domination sur un contre assassin du remplaçant Djahnit qui a vu l'infortuné Remache battre son propre gardien Asselah au grand dam des milliers de supporters kabyles. Et si l'excellent attaquant camerounais, Ebossé, qui aura crevé l'écran en cette soirée mémorable, aura eu le grand mérite d'arracher le point du nul dans une ambiance d'hystérie, les joueurs, les supporters, tout comme les dirigeants de la JSK, avaient bien du mal à digérer cette grosse frustration due, d'une part, aux efforts mal récompensés de leur équipe, et, d'autre part, à l'arbitrage contestable et fortement contesté de M. Houasnia, pourtant referee international. Il faut dire que, dès l'annonce de la désignation de cet arbitre pour officier ce match-choc JSK-ESS, les dirigeants de la JSK avaient fait la moue car ils n'ont gardé que de mauvais souvenirs de cet arbitre. Et si les dirigeants kabyles lui reprochaient d'avoir fermé les yeux sur deux penalties qui auraient pu changer carrément la physionomie du match, il faut bien admettre qu'il y avait au moins un penalty indiscutable sur cette faute commise contre Benlamri dans la surface de réparation et à quelques pas seulement de l'arbitre central, il y a lieu de s'interroger sérieusement sur de telles erreurs de jugement de la part d'un arbitre international. "C'est scandaleux, car ce Houasnia a une dent contre la JSK. Dites-vous bien que cela fait bien trois ans qu'il nous sabote à Tizi Ouzou comme à l'extérieur", fulminait en fin de match le président Hannachi qui ira jusqu'à déclarer encore que de tels actes sont intentionnels. "Lorsqu'un arbitre international refuse deux penalties clairs comme de l'eau de roche devant les caméras de la télévision, cela veut dire que c'est voulu et qu'il doit être protégé quelque part. Nous avons tous crié au scandale après l'arbitrage des deux arbitres zambien et mozambicain du match contre le Burkina Faso mais ce Houasnia est pire ! C'est pour cela que nous demandons à Belaïd Lacarne de venir assister ce mardi à la réunion des présidents de club pour établir un diagnostic objectif et mettre le holà à de tels dérapages qui ne font que nuire à l'évolution du football algérien", dira encore Hannachi qui s'est réuni hier matin avec ses dirigeants pour adresser une lettre de dénonciation à la commission centrale d'arbitrage pour revisionner le match et prendre les sanctions qui s'imposent contre cet arbitre qui a failli mettre le feu aux poudres samedi soir au stade du 1er-Novembre alors que le match s'est déroulé dans un fair-play exemplaire sur le terrain comme dans les tribunes où des centaines de supporters sétifiens avaient fait la fête en fin de partie pour saluer la belle performance de leur équipe. De son côté, le coach kabyle Azzedine Aït Djoudi, pourtant connu pour son calme olympien, était hors de lui à la fin du match. "Avec un tel arbitrage, le football algérien ne peut pas progresser. On ne fait que critiquer certains arbitres africains alors que certains des nôtres font pire. C'est quand même honteux qu'un tel arbitre international ferme les yeux sur deux penalties flagrants alors qu'il était bien placé et la télévision a bien prouvé que cet arbitre nous a bel et bien lésés", nous disait encore Aït Djoudi, hier après-midi, lui qui n'avait pas digéré ce qu'il considère comme une grave injustice, au même titre, d'ailleurs, que tous ses joueurs qui étaient inconsolables en fin de partie. Ceci dit, au-delà du résultat du match, la grande consolation de la JSK réside dans la qualité du spectacle produit samedi soir et de la réaction admirable du public kabyle qui aura certainement senti le vent du renouveau kabyle dans ce stade mythique du 1er-Novembre. M. H. Nom Adresse email