Le festival national du théâtre comique, qui s'est achevé il y a trois semaines, aura été un événement culturel d'une grande intensité d'échanges et de débats, qui ont convergé dans le même sens pour expliquer les conditions exigées pour l'émergence d'un véritable théâtre comique. Parmi ces conditions, l'écriture humoristique constitue aussi un genre littéraire, utilisé comme moyen de dérision pour caricaturer certains actes politiques ou sociaux, et aussi pour dénoncer la prédation de certains gouvernants. Ce genre a également été utilisé pour mettre à nu certains travers des individus et de la société. C'est un genre qui s'est imposé dans le monde de la littérature et qui a trouvé beaucoup d'échos au sein du lectorat algérien pour sa simplicité dans l'utilisation des faits rapportés, généralement inspirés de faits réels. C'est donc un genre qui permet de mieux exprimer les antagonismes politiques et sociaux dans un style littéraire agréable à lire, selon Saïd Benzerga, de l'université de Bouzaréah. Le genre humoristique est souvent utilisé comme moyen permettant de donner plus de pérennité à l'œuvre, contrairement à la blague qui est liée à un contexte déterminé et donc limité dans le temps et dans l'espace. Dans son récent ouvrage intitulé Voyage vers oued djinn, M. Benzerga propose un voyage vers l'Arabie Saoudite sur les traces des poètes Antar Bencheddad et Hatem Taii. L'auteur a beaucoup basé sa narration sur un style humoristique. Pour M. Benzerga, l'humour est parfois ce qu'il y a de plus sérieux, il est aussi une manifestation naturelle chez l'homme. Car l'homme est un être riant, chose qui le distingue de l'animal. C'est un phénomène social qui exige la présence de l'autre. C'est un genre qui a été le parent pauvre de la littérature algérienne, mais qui est parvenu à s'imposer progressivement sur la scène littéraire. Il faut avouer que l'humour a de tout temps été marginalisé car mettant en dérision ceux qui gouvernent. Pour sa part, Chouar El-Kheir dira que le rire est presque un tabou chez nous, même si la première œuvre satirique remonte au temps d'Apulée avec son œuvre l'Âne d'or. M E B Nom Adresse email