Nouvelle forme La caricature a proliféré avec la naissance de la presse indépendante et ne cesse depuis de prendre de l?ampleur. Les lecteurs font montre d?un certain engouement pour la caricature. La plupart d?entre eux d?ailleurs achètent le journal surtout pour découvrir le dessin du jour. Ils trouvent en la caricature un procédé très original de présenter le vécu, de représenter un personnage ou de raconter une scène de la vie, une manière très concise pour résumer en un style satirique tout ce qui peut être lié à l?actualité et véhiculer un message. L?effort d?instaurer une culture de la bande dessinée a abouti à la création d?une autre culture, celle du dessin de presse ou caricature. La naissance de plusieurs titres satiriques a permis ? et favorisé ? la floraison de la caricature, comme El Manchar (la scie) en novembre 1990, ensuite Essah Afa (la vérité est un fléau) en février de l?année suivante. D?autres titres ont vu le jour, mais n?ont pas duré ; c?est le cas d?El Baroud, lancé par Saïd Mekbel, El Kerdache, El Wadjih el-Akhar (l?autre face). Hélas, tous ces journaux à vocation satirique n?ont pas tenu longtemps à cause de la censure. Les journaux spécialisés dans la parodie politique n?existent plus ; seul subsiste l?espace consacré au dessin caricatural dans les quotidiens d?information générale comme Liberté (Dilem) ou Le Matin (Hic)... La caricature, en dépit de la menace de l?interdit qui plane sur elle, continue d?exister, mais moins qu?au lendemain des événements d?Octobre 1988 ; elle continue de constituer une littérature, puisqu?elle est «écriture» de la réalité, approche de notre société. A travers elle, on peut lire notre histoire. Il se trouve que la bande dessinée est, elle aussi, en mesure de fonctionner en ce sens, de témoigner d?une réalité politique, sociale ou culturelle, de développer des discours, d?aborder des thèmes, d?instruire et de sensibiliser. Contrairement à la caricature, la bande dessinée peut revêtir une dimension didactique, elle peut être utilisée dans un but pédagogique pour aider l?enfant à s?informer et à s?instruire. M?quidèch racontait des scènes de vie puisées dans notre quotidien marqué par de multiples gestes et comportements, il racontait ces histoires dans un style croustillant, mêlant d?une manière extraordinaire le comique à la parodie, toujours dans le style humoristique enfantin, sans tomber dans le satirique politique, mais en même temps il portait un enseignement puisque le lecteur s?informait de son environnement social et culturel, de son algérianité? M?quidèch était un repère, une référence culturelle. La bande dessinée s?éteint, on lui préfère la caricature parce que les uns comme les autres ignorent l?importance de ce genre artistique, sa valeur esthétique et culturelle. La bande dessinée est une littérature à travers laquelle s?exprime notre algérianité.