Nouveau scandale pour Blair

Le secrétaire général de l’ONU mis sur écoute par les Britanniques

Décidément, les coalisés ont usé de tous les moyens pour tenter de justifier leur guerre contre l’Irak, comme l’indique, encore une fois, cette révélation d’une ex-ministre du gouvernement Blair.
Les révélations de plus en plus nombreuses confirment que les services secrets des États-Unis et de Grande-Bretagne ont joué un rôle important dans le déclenchement de l’offensive militaire contre le régime de Saddam Hussein. Ainsi, après la découverte que les armes de destruction massive irakiennes n’étaient qu’un mensonge soigneusement tissé par la CIA, du moment qu’aucune trace n’a été retrouvée par 1 400 experts américains après de longues recherches sur tout le territoire irakien, c’est au tour des Britanniques de divulguer les irrégularités de leurs services de renseignement dans ce cadre. Clare Short, ancien ministre du cabinet de Tony Blair, démissionnaire pour avoir refusé de cautionner l’engagement de son Premier Ministre dans la guerre contre l’Irak, a révélé que les services secrets de son pays avaient placé sur écoute le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies. Pour bien étayer ses propos, Clare Short affirme avoir assisté au décodage d’un de ces enregistrements. Kofi Annan s’est déclaré “profondément déçu� par cette information surtout si cela venait à être confirmé. Déjà éclaboussé par l’affaire du suicide de l’expert britannique David Kelly, qui avait mis fin à ses jours pour avoir été impliqué par la presse à la suite de “fuites� organisées dans l’histoire des armes de destruction massive irakiennes, Tony Blair est à nouveau au centre d’un autre scandale, bien plus retentissant. Même s’il n’a pas hésité à démentir rapidement les affirmations de son ex-ministre, le locataire de Downing Street risque de voir sa popularité, déjà entamée, prendre un sacré coup encore. Il lui sera difficile, cette fois-ci, de convaincre l’opinion publique britannique de sa bonne foi. Ce scandale risque de lui être fatal, tant le pourcentage d’avis qui lui sont favorables a fondu comme neige au soleil au fil des divulgations d’affaires de ce genre. Selon les observateurs, il est en train de récolter les fruits de son inconditionnel engagement aux côtés de George Bush dans la crise irakienne. Les deux hommes subissent le retour de manivelle, après avoir culminé dans les sondages lorsque leurs “méfaits� n’étaient pas encore découverts. L’inattendu enlisement de leurs forces en Irak, à la suite de l’apparition d’une sérieuse résistance à l’occupation, constitue désormais un réel danger à leur présence aux commandes de leurs pays respectifs. À moins qu’ils ne parviennent, entre temps, à trouver des arguments inattaquables, George Bush et Tony Blair quitteront le pouvoir par la petite porte. Leurs échecs dans la résolution des nombreuses crises, dont ils avaient fait une priorité à l’instar du conflit israélo-palestinien, réduisent leurs chances de gagner à nouveau la confiance de leur électorat, plus sceptique que jamais de les voir remplir leurs engagements.
K. A.